Échec de la libre circulation en zone CEMAC: Pourquoi s’en prendre à Obiang?

Article : Échec de la libre circulation en zone CEMAC: Pourquoi s’en prendre à Obiang?
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27 janvier 2014

Échec de la libre circulation en zone CEMAC: Pourquoi s’en prendre à Obiang?

Le syndicat des chefs d’Etat et chefs de coups d’Etat de l’Afrique centrale connu sous le nom de la CEMAC dans son intention de rendre la circulation des personnes et des biens libres dans cet espace communautaire a buté sur l’hostilité d’Obiang Nguéma. Au-delà d’un orgueil égoïstement princier de la guinée équatoriale, il faut lire une real-politique salutaire du tombeur de Maquias Ngéma qui a dépassé la cosmétique institutionnelle pour poser des préoccupations de fond.

Dans son refus du 8 novembre 2013 lors d’un conseil des ministres à Malabo, le gouvernement de guinée équatoriale se justifiait sur son site officiel : « La guinée équatoriale a décidé de la non application de cet accord, en raison de l’existence de plusieurs exigences et conditions par étapes que les Etats doivent accomplir et assumer préalablement jusqu’à atteindre la libre circulation prétendue ». L’accord évoqué dans ce communiqué est sans doute les conclusions du sommet extraordinaire de Libreville du 14 juin 2013 qui fixaient l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes et des biens à partir du 1er janvier 2014.

En lisant et en analysant objectivement les raisons qui ont poussé Obiang à récalcitrer à ce projet on peut comprendre son refus. Si on s’arrête sur les préalables opérationnels, il est à constater que rien n’a été fait et que les gouvernements de la CEMAC voulaient une fois de plus s’investir dans le bricole pour justifier les pertes de temps budgétivores que constituent la pléiade des sommets qui n’apporte aucune plus value sur le quotidien du citoyen Cémacien. Il s’agissait d’un bon en avant sans base que la CEMAC voulait réaliser à travers cette libre circulation.

Il avait été convenu que la réalisation d’un minimum d’exigences devait servir de cadre à la mise en vigueur de la libre circulation. Nous pouvons évoquer par exemple les préalables sécuritaires à savoir : la fiabilisation des documents, l’échange de fichiers des personnes recherchées donc la signature d’une  convention avec interpole. Jusqu’à la date du 1er janvier 2014 aucun de ces fondamentaux n’était satisfait. La libre circulation allait se matérialiser par le simple décret du syndicat des chefs d’Etats de l’Afrique centrale. Le passeport certes à l’air biométrisé mais quels sont les mécanismes en charge d’authentifier les donnés biologiques des détenteurs pour contrôler les flux humains ?

Et pourtant Obiang veut pour le moment mettre son archipel princier à l’abris de l’insécurité qui secoue les pays de la CEMAC c’est-à-dire, le début d’un génocide centrafricain, les citoyens tchadiens en majorité guerriers et le Cameroun avec ces escrocs, feymen, prévaricateurs, prostituées et bandits de grand chemin. Face à ces menaces, il est donc compréhensible que la guinée équatoriale soit réticente et qu’elle exige la mise en œuvre des mesures sécuritaires ; c’est le minimum pour un Etat soucieux de la protection de sa population et jaloux de sa souveraineté. Si Obiang est en position économique confortable il est évident du point de vue réaliste qu’il impose une politique étrangère pragmatique ; pourquoi l’en vouloir ?

Le réalisme d’Obiang Ngéma est aussi d’autant louable que lorsqu’on migre des raisons officielles pour surfer sur des motivations stratégiques latentes on s’aperçoit que la guinée a le droit de reculer et de réfléchir par deux fois.

D’abord la menace des émigrés clandestins venant en majorité du Cameroun qui fuient la misérocratie institué dans leurs pays, il y a donc un risque dans le long terme de l’envahissement de ce petit pays lorsqu’on sait par exemple que la population de Yaoundé dépasse de loin celle de toute la guinée. On me demanderait pourquoi le Nigéria n’a pas jusqu’ici envahi le Cameroun avec sa population 12 fois au dessus de ce pays ? Je répondrai simplement que le Cameroun est de loin un Eldorado face au niveau de développement du Nigéria.

Il faut également rappeler que la trajectoire politique tracée par le président Guinéen depuis l’acharnement du scandale des biens mal acquis consiste à affirmer son leadership panafricaniste fut-il tardif qui lui impose désormais une certaine posture dans les relations internationales. Le refus de la guinée apparait comme le message d’une affirmation d’un leadership en gestation en Afrique en générale et dans la zone CEMAC en particulier. En effet le réaliste Obiang, pense que ceux qui font la queue ou la manche doivent se soumettre même si rien n’est figé en ce qui concerne les rapports de force entre les Etats.

Si les cinq autres myopes stratégiques s’éternisent à fustiger Obiang au lieu de s’imposer une plus value, alors qu’ils laissent la réal politique s’exprimé jusqu’à ce que Obiang comprenne que son apogée doit connaitre un jour un déclin.

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Commentaires

baboua jean-baptiste
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la décision de Mr Ombiang est certes salutaire pour son pays quand on sait le retard de l’intégration sous-régionale n'a de cause que les intérêts égoïstes des pays membres,je voulais dire des chefs d’États africains qui ne pensent qu'a une génération future qui sera la cure de tous ces maux politico-économiques en faisant montre d'une démagogie avérée.
toutefois il est de l’intérêt de "l'actuel président de la CEMAC" d'éviter d'être la toute puissante autorité prenant des actes unilatéraux plutôt que des actes concertés quelques soient les tenants, car l'Afrique pour exprimer sa volonté de puissance dans ses relations internationales doit faire un assaut de bloc.Les africains n'ont jamais compris cette parole de Joshua qui affirme que"un royaume divisé contre lui même ne peut survivre",et c'est fort de cette ignorance de la mélanine africaine qu'ils sont obscurcit face à un principe sacrosaint de la politique occidentale: "diviser pour mieux régner".
Ainsi la décision de l'intégration des parties pour une meilleure solution...n'aurait forcement pas aboutit à une décision d'intégration régionale,elle aurait d'ailleurs pu être salutaire pour Malabo compte tenu du fait que nos États monarques,de part la longévité au pouvoir qu'ils donnent à celui qui est assis sur le siège,finissent toujours en bain de sang, surtout lorsque vous décidez de ne plus être un pion aux échecs des grandes puissances...imaginons donc notre" Eldorado" a l'image de la RCA aujourd'hui? Qui sera le premier a le secourir si ce n'est la FOMAC; qui n'est rien d'autre que l'armée des soldats de la sous-region.
Pour finir, je salue l'acte du président Ombiang,il aime son pays c'est vrai mais il est préférable de penser aux autres avant de penser à soi.
"si l’indépendance est une fleur alors l’interdépendance est un bouquet de fleurs"

Aristide MONO
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Très pertinent Baboua. Seulement j'ai essayé d'aller au delà des égoïsmes de ce nouveau archipel pour poser le problème d'une manière objective à savoir la mise en place effective des mécanismes devant accompagner cette libre circulation. je décrie juste le bricole qui caractérise les hommes politiques africains. C'est un quand même un problème de souveraineté et donc de sécurité sous-régionale, il faut impérativement des organes efficaces de contrôle des déplacements.