Cameroun: AES se désengage de la SONEL avec pour seul bilan: les délestages intempestifs!
Lors d’un communiqué de presse du 7 novembre, le groupe AES corporation a confirmé son départ du Cameroun après 12 années de délestage. Arrivée en 2001 dans le cadre de la privatisation des entreprises Etatiques, AES-SONEL a suscité beaucoup d’espoir chez les consommateurs de l’énergie électrique, malheureusement quelques années plus tard elle repart en laissant les camerounais dans le noir. Elle avait alors acheté les 56% des actions de la SONEL (entreprise locale) et les 44% étaient restés entre les mains de l’Etat.
Implanté jusqu’ici dans plus de 25 pays dans le monde le groupe d’Arlington s’est décidé dans un souci de rationalisation de se désengager dans 8 pays dont l’inde, la Pologne et le Cameroun ainsi que 21 filiales. En ce qui concerne le Cameroun, AES a revendu ses actions à une entreprise britannique Actis qui dit-on jouit d’une grande expérience qu’elle a démontré en Afrique du sud, Kenya, Côte d’ivoire et Tanzanie entre autres.
Le montant de la transaction s’élève à 220 millions de dollars (110 milliards de FCFA) dont 180 seront versés après la finalisation du contrat. Il faut rappeler que depuis Mai 2013 Actis avait pour challenger dans le rachat des actions de AES le groupe Emerging Capital Partner (Ecp) mais au finish le groupe Actis a bénéficié de l’appui des institutions de breton-Wood afin de rafler la mise.
Durant son séjour au Cameroun Aes a consenti des efforts inefficaces pour résorber le déficit d’énergie électrique avec la mise sur pied de la centrale de Dibamba d’une capacité de 86 KW et le Projet Kribi Dévelopment Power (KPDC) d’une capacité de 216 KW. Au moment de son départ AES s’en va en laissant les camerounais dans le noir. Les trois quart du pays restent dans l’obscurité totale sans installations électriques, les rares localités qui en jouissent sont sevrés du courant au moins deux heures par jours en moyenne. Les délestages vont jusqu’à plus d’une semaine voire des mois, c’est le cas actuellement d’une bonne partie du quartier Etoudi qui abrite la présidence de la république du Cameroun.
AES part laissant derrière elle ses sous traitants aux aboies, lors d’une conférence à Douala ces dernier réclamaient 6 milliards à l’entreprise qui, de son coté, réclame aux consommateurs camerounais 13 milliards de FCFA d’impayés. Ce départ suscite également des inquiétudes quand au devenir de ses ex-employés qui redoutent l’impact de la politique managériale du nouvel arrivant, Actis.
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