Biya Paul, 33 ans de régime prétextuel
Le régime de Yaoundé, comme bon nombre d’autres pontificats d'Afrique, a su user de prétextes pour justifier ses cuisants échecs.
Les derniers évènements politiques au Burkina Faso remettent au goût du jour le sempiternel problème de la popularité des «démocraties dictatoriales» d’Afrique. Il y a certes l’euphorie de la neutralisation d’un régime qui se voulait perpétuel, mais il y a également la question fondamentale de la notion de majorité lorsqu’on sait que la démocratie renvoie au gouvernement du plus grand nombre.
Dr Vincent-Sosthène FOUDA, Socio-politologue, Chercheur à la Chaire de Recherche du Canada en mondialisation citoyenneté et démocratie, Université du Québec à Montréal – Canada, Candidat à la présidentielle de 2011 a eu à séjourner au nord Cameroun, il nous livre la température réelle du coin, loin du camouflage du régime de Yaoundé.
Les évènements politiques qui secouent le Cameroun depuis plusieurs mois n’ont pas l’air de s’estomper demain ou après demain, il s’agit d’un virage inéluctable de l’histoire politique du pays malgré nos incantations. Peut-être la forme et l’intensité restent à déterminer mais la vérité historique, l’expérience vécue dans d’autres cas nous prouvent à suffisance que depuis 1960 les régimes Ahidjo et Biya ont continué à poser les jalons…
Marie colombe, une Africaine aux multiples facettes était l’hôte du Cameroun toute la semaine écoulée pour porter à la fois le discours d’une féministe et celle d’une femme de culture, d’abord dans la capitale économique Douala, ensuite à Yaoundé. Elle a profité de ces quelques jours de congé pour se consacrer à la promotion de la femme et de son album gospel ou elle innove avec la célèbre « Danse de David ».
Arrivé au pouvoir en 1982 à travers une parentocratie de type impur (passation du pouvoir à son filleul politique), Biya cumule plus de 30 ans de pontificat présidentiel. Agé de 81 ans, son fauteuil fait de plus en plus l’objet de beaucoup de convoitises à l’heure où certains pensent qu’il est déjà presque à la porte de sortie.
Mondial 2014, la délégation camerounaise a décroché le trophée le plus précieux de la compétition. Celui du scandale et de l’humiliation. Elle a trainé sur mondovision le drapeau Vert-Rouge-Jaune dans la boue et a hypothéqué l’honneur de tout un peuple. 3 matchs, 3 défaites, 9 buts encaissés, 1 marqué. Quel honte ?
Le scandale de primes des lions indomptables qui a terni l’image du Cameroun remet au goût du jour la problématique du patriotisme. Un terme qui ma foi semble souffrir d’une instrumentalisation et d’un abus de la part des élites politiques. La côte d’ivoire nous a donné en son temps l’exemple type de cette vaste escroquerie mentale.
La production musicale locale offre une gamme variée de thématiques dont la plupart aujourd’hui tourne autour du sexe. Il ne s’agit pas seulement des textes mais également, les clips vidéo et les chorégraphies. On est proche de la pornographie, malheureusement consommée d’une manière passive par les mineurs sous le regard complice de l’Etat régulateur. Le Bikutsi, rythme traditionnel de la région du centre-Cameroun tient le flambeau de cette nouvelle donne…