La « bonne année » garde t-elle encore toute sa pertinence?

Article : La « bonne année » garde t-elle encore toute sa pertinence?
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29 décembre 2013

La « bonne année » garde t-elle encore toute sa pertinence?

Les vœux de nouvel an paraissent au fil du temps comme une vulgaire routine qui ne traduit pas en acte l’expression de leurs auteurs. On est tenté de dire que ces souhaits de bonheur se convertissent généralement en malheur car quand vous interrogez l’homme de la rue il vous dira que cette année a été la plus médiocre de ma vie. Finalement quelle est la portée positive des vœux si au finale on a l’impression que rien ne bouge et qu’il y a eu une régression ?

En Afrique il y a une impression d’anathème qui se cache derrière les formules de « bonne année », les populations de Bangui sont bien placées pour nous le confirmer, très sûr que l’an passé elles ont eu droit aux vœux les plus meilleurs de la planète mais il a fallu quelques mois pour témoigner le contraire. Ces victimes peuvent-elles encore facilement croire à toutes ces formules ? Certes ce sont des souhaits mais qui se matérialisent plutôt en exactions, cauchemars et charniers.

Par ailleurs la bonne année signifie beaucoup de bonheur pour les 365 jours à venir avec tout ce qui va avec comme réussite sociale, réussite dans toutes les activités. Alors si on prend le cas le plus proche avec le président Biya, on peut dire qu’en lui souhaitant beaucoup de bonnes choses en 2014 c’est demander à Dieu de lui accorder longévité au pouvoir. Cependant, l’impertinence naît dans l’engouement avec lequel son principal « challenger » John Fru Ndi se presse pour lui présenter ses vœux au palais de l’unité. On se demanderait si ces vœux sont de bonne foi ou simplement si le leader de l’opposition est lui-même sérieux.

Une incongruité des vœux de fin d’année est également son instrumentalisation à travers sa ritualisation comme moment d’affirmation de la notoriété. D’une part, les hommes politiques en font une occasion pour tester leur leadership lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux. Ils en tirent un énorme plaisir surtout dans les régimes staliniens en voyant tous leurs subalternes à genoux devant eux chantant gloria et kyrie. De l’autre coté les vassaux qui cherchent à ne pas manquer le rendez-vous car il faut une fois de plus témoigner loyalisme et allégeance au grand maître afin de continuer de bénéficier de sa magnanimité.

La bonne année c’est également un moment d’engagement pour des hommes politiques qui formulent des vœux à l’endroit de leur population, ceci dit les vœux se transforment en vision donc en promesses. Le ciel et la terre sont promis mais à la fin rien de concret, au contraire la situation se dégrade malheureusement. Les vœux en forme de promesses se résument alors en simple moment de mensonge politique.

Les vœux de fin d’année sont victimes d’une hypocrisie qui dénature sa logique même dans les villages, les souhaits sont rarement sincères, c’est plus un simple folklore qui exprime à peine la vrai volonté du destinateur de la « bonne  année ». Par exemple, quelques jours après les souhaits, les un et les autres sont prêts à se ôter réciproquement la vie, les convoitises et autres formes d’inimité prennent la place des « vœux de bonheur et de prospérité».

 

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