Coup de griffe : la sorcellerie racontée par les petits enfants en Afrique!

30 mars 2014

Coup de griffe : la sorcellerie racontée par les petits enfants en Afrique!

Le sujet est délicat, mais risquons nous quand même. Ce n’est pas le problème de la succession de Dieu, nous parlerons de la sorcellerie, Il se pourrait que toute la République est attachée comme le disait Charles Ateba Eyéné de regrettée mémoire. C’est même quoi cette histoire de sorcellerie ? Tenez !

Au-delà des ardeurs classificatoires  entre Anglo-Saxons qui de leur côté divise la sorcellerie en wichcraff  (magie blanche) et sorcery (magie noire) et francophones qui ne font aucune différence. Au-delà de ce débat, disais-je,  la sorcellerie « est un ensemble de croyances structurées et partagées par une population donnée touchant à l’origine du malheur, de la maladie ou de la mort » pour reprendre  Marc Augé, grand théoricien de la sorcellerie.

Si cette dynamique obscure a été longtemps maintenue dans l’ombre, et que seules les intelligences, spécialistes des forces occultes étaient à même de déchiffrer les codes de ce phénomène, aujourd’hui, la sorcellerie connaît une grande innovation, elle se raconte désormais au grand jour. Le caractère secret, invisible des discours et pratiques des sorciers ne fait que reculer, l’âge importe peu, désormais se sont les enfants qui sont aux commandes des jets et Boeing de minuit.

Nous avons parlé d’enfants ! Les esprits se révoltent pour me contredire, choqués, ils dénoncent la manipulation et la zombification des enfants, pour faire simple ils disent que ses « enfants-sorciers » sont des boucs-émissaires. On peut évidemment abuser de leur fragilité et vulnérabilité afin de construire des soupçons infondés qui sont d’ailleurs condamnés par la convention des droits de l’enfant que le Cameroun a ratifié le 11 janvier 1993.

C’est aussi bien beau de jouer l’avocat du diable !

C’est également bien beau de fustiger la révolte des individus qui se sentent en insécurité spirituelle, convaincus que leurs yeux et jambes sont au menu du repas de minuit.

Ses histoires là, commencent à faire rage, même si certains continuent à penser qu’il s’agit d’une (Ski) schizophrénie. La sorcellerie s’écrit désormais sur les formats, les enseignants ne sont pas les premiers, même les blancs y ont consacrés des chapitres. Souvenons-nous de Peter Gueshiere avec son livre intitulé « La viande des autres ».

Quittons, et voyons si l’Evu, le mangu, le djambe, le han ou le likundu, ont un âge pour en être détenteur, très difficile d’y répondre, ce qui parait vrai c’est que c’est un héritage, un  passif, même comme la sorcellerie transgresse déjà les frontières de la parentèle et de la parenté.

A qui profitent les envoutements ? Naturellement aux auteurs. Ils ne sont plus les seuls, il y a des pasteurs prophètes, qui dans un prosélytisme abusif profitent des paniques spirituelles pour se faire une clientèle. A coté de la lutte contre le palu, il y a désormais la lutte contre les démons ! Les Malam et guérisseurs crient aux abois, les prophètes nouveaux exorcistes sont venus gâter le marché !

La prolifération des évangélistes du miracle et non de la parole de Dieu, nous permets de faire vite un petit glissement vers la véracité même de ces révélations de plus en plus régulières des enfants-sorciers, une certaine opinion pense que les prophètes du miracle sont derrières toutes ces manigances. Thèse à ne pas totalement rejeter !

Loin de conclure cette analyse risquée sur le paranormal, retenons que le sorcier est un individu censé posséder un pouvoir qui lui permet de s’attaquer à autrui, seulement comme le disais le père HEBGA, « Notre problème est de savoir si les affirmations étranges de la sorcellerie et de la magie correspondent à la réalité extérieure, ou s’il s’agit de créations subjectives plus ou moins conscientes »

Nous dirons aussi à notre tour, qu’il y a généralement en chacun de nous, un « côté obscur, destructeur » et un « côté éclairé, constructeur ». J’espère que je n’ai rien dit de choquant.

 

 

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