Aristide MONO

FIMU 2014: promouvoir et revaloriser l’art musical en Afrique

Aristide Mono
lesmiserables.monodoblog.org

L’état de décrépitude qui semble écorcher l’art musical en Afrique interpelle plus d’un surtout dans l’affirmation des identités culturelles face à cette migration accélérée du monde vers un grand village planétaire. Alors si le patrimoine africain finit par sombrer, à quoi bon s’aventurer dans la mondialisation qui est, il faut le faut le reconnaître, un espace incontournable pour tous les peuples du monde ? C’est pour répondre à cette interrogation que MEDIAS-BIZ  a pensé regrouper tous les professionnels du 25 au 30 novembre 2014 à Yaoundé (Cameroun) afin de relever  l’art musical sous le concept de Foire Internationale de la Musique et des Métiers de la musique.

Un projet d’harmonisation des efforts des professionnels du secteur…

Il s’agit de mettre à la disposition des acteurs de la filière, un cadre d’expression, de visibilité, d’échanges et d’opportunités d’affaires à travers l’organisation de conférences, débats, networking et B2B pour contribuer, à travers le décollage de l’industrie musicale, à la participation honorable de l’Afrique dans le grand concert des cultures du monde (mondialisation). L’initiative parait [peut être] exclusivement événementielle à priori, mais un regard de fond permet de desceller le substrat même de la Foire Internationale de la Musique et  des Métiers de la Musique en gestation dans la capitale camerounaise.

Quelques objectifs…

Au-delà des rencontres, sensibilisation, partenariats, il y a un grand souci de stimuler une véritable synergie entre les acteurs non pas dans le cadre trivial de featurings, mais sur des questions de fond qui exigent des réponses adéquates si l’art musical africain veut redorer son blason d’antan et résister à l’érosion. Si nous pouvons être unanimes que la culture africaine dans son originalité est  en voie de disparition, il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas à s’alarmer et de plonger dans le défaitisme. « Yes We can, évidemment si nous restons connecter » ; c’est le signal même que donne la Foire Internationale de la Musique et des métiers. Par ailleurs nous ne pouvons perdre de vue qu’il s’agit d’une foire, une messe des maîtres de la musique, c’est dans cette optique que la FIMU 2014 à en croire ces promoteurs est un espace de régale pour les artistes et le grand public invité.

Une autre façon de penser le redressement de l’art musical africain…

L’art musical aujourd’hui  doit se soumettre à un aggiornamento général dans le renforcement des capacités des acteurs  qui sont des musiciens, des éditeurs, des producteurs, des techniciens, des distributeurs, promoteurs et entre autres des communicateurs œuvrant dans le domaine. C’est dans cette dynamique que les rencontres au mieux, les foires et autres fora s’affirment comme une thérapie pour redresser l’art musical africain en trouvant également une stratégie afin de surmonter les embûches qui tirent d’avantage l’industrie vers les tréfonds.

Combattre les parasites de la musique…

Il n’y a pas lieux ici de revenir sur les conditions socio-économiques des professionnels qui tirent pour la plus part de moins en moins les bénéfices de la sueur de leur front. Certains continuent à croupir dans un statut de prolétariat endurcit qui paradoxalement continuent à bercer les oreilles des aristocrates avec de belles sonorités. Cet état des choses n’est rien d’autre que la conséquence de la piraterie, alors si les pouvoirs publics paraissent un peu  amorphes sur la question, il est tant que les professionnels puissent en synergie penser ou repenser une politique globale afin d’éradiquer la contrefaçon.

Les artistes must unite !

C’est ce qu’on peut lire dans l’esprit des promoteurs (MEDIAS-BIZ) de la Foire Internationale de la Musique et  des métiers de la musique (FIMU) 2014 au vu des nationalités qui sont invités à l’événement du 25 août. Des professionnels viennent d’horizons divers sans oublier les médias panafricains et internationaux dans le sens pur du terme. Les artistes africains ne pourront solutionner leurs problèmes que si chacun apporte du sien dans des grands rendez-vous internationaux organisés par eux-mêmes.

Nous ne pouvons que souhaiter bon vent à la Foire Internationale de la Musique et des Métiers de la musique qui exige la participation de tous pour soutenir l’art musical africain car pour l’un des promoteurs Jauly Volcano «  La musique africaine a besoin de tous les enfants du continent et de tous les amis de l’Afrique ».


Hausse du prix du carburant au Cameroun: les mesures d’atténuation maladroites et moqueuses d’un gouvernement essouflé

Le texte suicidaire annonçant aux camerounais l’augmentation des prix des hydrocarbures précisait un bataillon de mesures d’accompagnement afin d’amortir la colère du consommateur. Malheureusement ces dispositions sont inadéquates d’où les remous et la tension latente qui animent actuellement la population, poussant le gouvernement à multiplier d’avantage des incohérences.

Restée jusqu’ici dans des spéculations, la hausse des prix a été confirmée le 30 juin dernier : le carburant à la pompe coûte désormais 650 FCFA le litre, le gazole 600, la bouteille de gaz domestique de 12 kg 6500 soit 7000 chez les détaillants. L’Etat a promit en retour l’augmentation des salaires et du Smig, la réduction des taxes de stationnement et de l’impôt libératoire de 50%  et la réduction de l’essieu de 30%. Entre autre mesure la non augmentation du prix du litre de pétrole lampant.

Des mesures incohérentes

On se rappelle qu’en février 2008 les camerounais ont déporté leurs revendications vers des espaces subversifs à cause de cette même hausse des prix qui a fait naitre un plaidoyer un peu plus global à savoir les pogroms contre la vie. A côté des réponses répressives qui étaient conjoncturelles au vu de la menace qui pesait sur l’équilibre du pouvoir de Paul Biya, ce dernier promit la hausse des salaires de 15% et la baisse des prix de s produits de première nécessité. Aujourd’hui seule l’augmentation des salaires a été réelle, quand aux prix des denrées, la situation s’est empirée. Il y a donc eu un échec total des mesures gouvernementales pour répondre à l’exigence sociale. Ce qui parait curieux, c’est bel et bien l’obstination des pouvoirs publics à reprendre la même thérapie et le même mode d’emploi inefficaces en 2014 sans se rendre compte qu’il y a eu échec des mesures post émeutes de 2008.

Pourquoi ces mesures ont-elles échoué  ?

En effet, augmenter les salaires en situation de crise alimentaire comme c’était le cas en 2008 n’est pas une solution idoine, il fallait résoudre le problème en s’investissant davantage dans la production des ressources alimentaires (agriculture, pisciculture et autres). En 2014 c’est la même incohérence, la flambée des prix du litre de carburant dans un pays producteur de pétrole ne  saurait se résoudre par la hausse des salaires mais par une production plus accrue de cette mine afin de satisfaire la demande nationale. Or ce n’est pas le cas de  la SONARA mourante qui a démontré toutes ses limites car cette structure de peut pas raffiner la brut camerounais obligeant l’Etat à l’importation du fuel de mauvaise qualité. Il fallait tout simplement renforcer la capacité de ces structures à transformer le brut et alimenté les ménages. Nous nous retrouvons avec une posologie qui n’est pas celle de la maladie qu’on veut traiter. Augmenter les salaires n’accroit pas la production !

Des mesures insuffisantes

Peut être les salariés de la fonction publique camerounaise verrons de mauvais œil l’analyse précédente, alors admettons néanmoins que l’augmentation des salaires atténue l’impact de la hausse des prix des hydrocarbures mais disons que ses mesures sont insuffisantes. « L’effort » du gouvernement est très rachitique. Les économies de près de 200 milliards par an que fera le gouvernement suite à la réduction des subventions des prix du carburant permettait au gouvernement de faire mieux. Par exemple supprimer totalement les taxes cités plus haut, aller  plus loin jusqu’apporter des réponses sociales plus salutaire en l’occurrence la gratuité effective de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, de même que l’accès gratuit aux soins de santé pour des cas de maladies primaires. Il fallait alléger d’avantage les charges qui pèsent sur des familles déjà à bout de souffle.

Une réponse qui vise la mauvaise cible

Une insuffisance de la mesure gouvernement dans l’atténuation de la hausse des prix est la cible. Les mesures d’accompagnement font des fonctionnaires les principaux bénéficiaires et également les acteurs du secteur des transports. Alors la proportion de la population soutenue dans la hausse est très marginale, par exemple la fonction publique camerounaise compte moins de 264 000 agents (sur les 22 millions d’âmes qu’héberge le pays) qui consomme à l’Etat près de 12 milliards de FCFA chaque mois. Les plus de 21 millions de camerounais sont abandonné à eux même pour supporter seuls cette hausse des prix. Il fallait un soutient global d’où la disqualification de l’augmentation de salaire comme réponse à la vie chère. Les « en bas d’en bas » ne sont pas concerné par les mesures d’accompagnement, ils ne pourront que subir la hausse des tarifs de transport et les prix à la pompe sans oublier la montée vertigineuse du prix du gaz domestique.

 Une démarche bancale

Les syndicats crient aux aboies de n’avoir pas été préalablement associés à la prise de décision, le décret a été pris unilatéralement par le gouvernement qui les a mis devant les faits accomplis. Les concertations n’ont été initié que lorsque le régime commence à redouter une implosion sociale d’où la multiplication de rencontre de tous ordres avec des syndicats fantômes. Au-delà de cette unilatéralité dans le processus décisionnel, il faut dire que l’application du texte est disproportionnée, car la hausse a pris un effet immédiat or les mesures d’accompagnement somnole dans la progressivité légendaire du règne Biya c’est-à-dire un futur éternitaire. Pour faire simple, le chariot a été mis avant les bœufs : Augmenter les prix avant de donner les moyens de supporter le coût.

Revalorisation des salaires : une autre feinte de Biya

La revalorisation du salaire supposée être l’une des mesures importantes devant permettre, selon le gouvernement, aux camerounais de supporter la hausse du prix du carburant a sonné comme une autre fourberie du régime du renouveau. Alors que les négociations sont encore en cour, l’ordonnance de monsieur Biya vient de démontrer le mépris d’une autorité envers sa population. L’augmentation insignifiante de 5 %  des salaires de base pour des individus qui touchent déjà moins de 28 000 FCFA (45 euros) est un amusement dans la mesure ou l’ajout de 1400 fcfa chaque fin du mois ne saurait aider un fonctionnaire à supporter ne serait-ce que les 100 fcfa  (2000/mois) qui se sont ajoutés sur les 200 fcfa de tarif  de taxi dans les centres urbains.  A vrai dire cette soit disante revalorisation ne peut que profiter d’avantage aux prévaricateurs qui bénéficient déjà d’un traitement mensuel princier.

Le gouvernement de plus en plus vers l’activation d’une crise sociale

L’augmentation du prix des carburants vient sonner comme une autre défiance du gouvernement vis-à-vis du peuple après l’interdiction des plastiques et la mafia qui a débouché à l’humiliation du Cameroun au mondial. En plus de l’insécurité qui sévit à l’Est avec des incursions répétées de la Séléka et les anti-Balaka sans oubliés la guerre ouverte contre Boko Haram au Nord, le gouvernement semble être sur la voie de l’ouverture d’un nouveau front. Tout donne l’impression que l’implosion semble inéluctable dans le temps.


Cameroun, toi aussi, quelle image!

l'élimination du cameroun au mondial 2014
lesmiserables.mondoblog.org/ Camer-infos.net

Mondial 2014, la délégation camerounaise a décroché le trophée le plus précieux de la compétition. Celui du scandale et de l’humiliation. Elle a trainé sur mondovision le drapeau Vert-Rouge-Jaune dans la boue et a hypothéqué l’honneur de tout un peuple. 3 matchs, 3 défaites, 9 buts encaissés,  1 marquéQuel honte ? 

Humiliation du premier ministre

Déjà la parodie de cérémonie de au revoir qui était d’ailleurs sans objet a montré l’image d’un pays où l’autorité publique a perdu sa toute puissance du fait son illégitimité et de sa déportation dans des réseaux clandestins. En effet les retombées du foot depuis fort longtemps sont une manne pour certains membres du gouvernement au détriment des acteurs ou alors de la communauté nationale. Ce qui a expliqué le courroux des joueurs et le refus du capitaine Eto’o Fils de recevoir le drapeau Cameroun des mains du premier ministre qui a été obligé de le remettre à un allemand. Il y a eu matière pour la presse à écrire sur cet incident qui a fait honte à toute une nation. Un premier ministre séché en plein stade ne sachant à qui remettre le drapeau.

La grève des primes

Honte également pour cette information qui  a fait le tour des médias du monde au sujet du refus de l’équipe nationale de se rendre au mondial brésilien. En effet, c’étant rendu compte que l’argent du foot engraisse plutôt des individus qui n’ont aucun lien avec le football, les joueurs ont exigé le payement de 56 millions de prime avant de décoller tels des mercenaires qui exigent le butin avant d’aller opérer. Leur départ a été annoncé plus de mille fois. C’est au petit matin, après tractations et intervention de la présidence de la république que le butin sera décaissé. Quel Image pour un pays qui vit à peine sur deux béquilles, incapable de faire voyager sa délégation dans sa propre compagnie aérienne ?

 Détournement des retombées du Football

Lorsqu’on parle de délégation, on parle d’une autre imposture. Les compétitions internationales sont des moments pour des hauts cadres de matérialiser les promesses de voyage faites à leurs amantes, copines, oncles, neveux, parents et frères. C’est un fourre tout ! Le Cameroun était le pays qui avait l’une des délégations les plus pléthoriques du mondial (près de 250 sur les 120 attendus au Brésil) dont plus de 140 membres venaient des services du premier ministre, de la présidence de la république, du ministère des relations extérieures et du ministère du tourisme. Des individus budgétivores séjournant au Brésil aux frais de la sueur du contribuable, sans véritable rôle à jouer si ce n’était d’aller faire du tourisme, des affaires ou alors justifier leurs dépenses.

 Piètre prestation au mondial

Trois matchs, zéro victoire, un but marqué et neuf encaissés. Voilà le résultat d’une nation qui continue malhonnêtement de clamer le titre de « grande nation de football ». C’est la consternation générale, j’allais dire l’humiliation nationale souveraine, non pas parce que le football rationne les ménages mais tous simplement parce que ce sport est devenu à une certaine la seule chose qui procurait une fierté nationale. Nous étions fières d’être camerounais en attendant que l’atteinte du bout du tunnel ne soit une réalité. Hélas une catégorie d’individus déjà nantis et arrogants se sont décidés de sevrer les camerounais de ce plaisir en bradant le football.

 Un comité de normalisation plus qu’anormal

Le comité de normalisation mis sur pied pour venir penser une nouvelle gestion du football en lieu et place de la fédération locale défaillante, est venu anormaliser les choses ! La confiance faite par les autorités aux grands juristes constitutionnalistes du pays a été contre productive. Les membres de ce comité ont reproduit, cette fois-ci avec mention, les mêmes tares que les anciens dirigeants de la FECAFOOT. Ce qui pose la problématique de la probité des gestionnaires camerounais et la non mobilité du personnel administratif. Que peut-on attendre d’un décret de nomination au Cameroun ? Les mêmes individus qui ont montré toute leur incompétence sont nommés et re-nommés on dirait qu’il n’y avait pas mieux, or le Cameroun ne galère pas en terme de ressource humaine. Pourquoi les mêmes, pour les mêmes résultats comme c’est le cas du président du comité de normalisation qui a flirté pendant des années avec les postes ministériels et qui a géré le football en tant que ministres de la jeunesse et de l’éducation physique ? Quel résultat a-t-il donné au mondial 98 ?

Guerre entre le ministère en charge de sport et la FECAFOOT

A cette incompétence caractérisée s’ajoute les conflits de compétences qui sont la conséquence du combat autour du contrôle des retombées financières du football. Cette lutte acharnée date de longtemps, il n’y a pas une réelle lisibilité et visibilité sur le rôle des deux structures (FECAFOOT et ministère des sports). Les textes caducs de 1972 demeurent applicables à dessein afin de maintenir ce flou normatif et faire prospérer à jamais la mafiaisation du football.

Le football pris en otage par des prébendiers

L’Etat prédateur et prévaricateur a déposé ses valises dans le football. Elus du peuple, fils de sénateurs, haut commis de l’Etat, acteurs de la société civile, lobbies, groupes exotériques et autres ont pris ce sport en otage. D’ailleurs si nous étions propriétaire d’une presse yaoundéenne on aurait titré : « le football camerounais pris en otage par des braconniers » ou simplement « le football camerounais séquestré par des prébendiers ». Nul n’ignore ce fameux coup de cœur du mondial états-unien de 1994 où le peuple est venu au chevet de l’équipe nationale à travers une quête nationale en pleine crise économique. Malheureusement, cette petite sueur a été détournée à ciel ouvert par le ministre Kontchou Komegni (agrégé de science politique) qui à l’heure des comptes à fait comprendre que l’argent avait disparu entre deux avions c’est-à-dire entre Paris et Washington. Quel honte !

Le football camerounais pâti sous le coup des pressions extra sportives, il bénéficie d’un environnement malsain qui fait oublier la non compétitivité  même des joueurs.

En parlant des joueurs, l’un des principaux acteurs de la débâcle du mondial brésilien, il faut remarquer que cette équipe, au mieux cette sélection est à l’image du pays tout entier. Une déchéance totale des valeurs éthiques et patriotiques soutenue par une improvisation légendaire et un éternel bricolage.

Un staff technique sous-inspiré

D’abord un staff technique sous inspiré, issu du complexe d’infériorité du vieux nègre toujours à la recherche d’un soit disant sorcier blanc. Un exercice qui s’avère improductif puisque le banc de touche camerounais est réputé par son instabilité chronique à titre d’exemple : trois entraineurs ont été portés tour à tour à la tête de l’équipe nationale durant les éliminatoires pour le mondial. Le comble c’est le mode de recrutement de ces derniers généralement sans CV, avec des diplômes approximatifs et qui entrent nuitamment au Cameroun avec des primes colossales, un traitement princier pour un résultat peu reluisant voir catastrophique. Le choix des entraineurs obéit à des logiques purement mafieuses puisqu’il s’agit d’un marché souterrain conclut entre ceux qui le recrute et lui, basé sur le prélèvement d’un pourcentage sans oublier le rôle des lobbies comme l’équipementier Puma.

 Des joueurs peu recommandables

Ensuite, on peut remarquer le régime carriériste institué au sein de l’équipe nationale où certains joueurs pensent détenir un titre foncier de cette équipe et qui sont toujours sélectionnés sur la base des affinités ; affinité avec les hauts cadres de la république ; affinité avec des groupes exotériques qui pullulent l’équipe. Il y a donc le problème de la méritocratie sans oublier celui de la gérontocratie, certains parlent de sénateurs qui cultivent une arrogance, vu qu’ils possèdent un important capital financier à même d’entretenir une rébellion pendant 15 ans.  Des carriéristes essoufflés par des scandales, causant à chaque expédition  les mêmes ennuis : autoritarisme d’un capitanat sans rendement, contestation sauvage du leadership par des actes barbares, des coups de têtes aux coéquipiers devant les médias du monde on dirait des vandales du Texas.

Où est passé la solidarité à l’heure du bilan?

Curieusement, cette cuvé de médiocre de 2014 s’est montrée solidaire dans la revendication des 56 millions mais à l’heure du bilan c’est-à-dire de retour au Cameroun mercredi dernier, l’équipe était en lambeau, 12 joueurs sur les 23, le reste était en cabale y compris le coach Volker Finke à qui le drapeau avait été remit comme porte étendards de la délégation camerounaise.

 Une équipe programmée pour échouer

Qu’est qu’on pouvait bien attendre de cette constellation de stars sans grades aux égos très démesurés qui se sont illustrées par des scandales et de piètres prestations ? Certains diront que l’Espagne, championne en titre, n’a pas fait mieux, ce qui est vrai, seulement cette génération de Xavi est épuisée non pas par le ridicule mais par 8 ans de règne sur la scène footballistique mondiale.

Dans tous les cas, après 2010, voici encore 2014, d’en bientôt 2018, continuons le bricole, fermons les yeux sur le model de reconstruction français, faisons abstraction de cette humiliation qui est le reflet du Cameroun tout en entier, sous le prétexte que le Cameroun s’est le Cameroun.


Soro au Cameroun: Pro Ouattara et Pro Gbagbo à nouveau divisés!

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Depuis l’annonce officielle de l’arrivée de l’honorable Guillaume Soro, président de l’assemblée nationale ivoirienne au Cameroun on assiste à la résurrection de la guerre idéologique de 2010 entre partisans du président Alassane Ouattara et ceux de son prédécesseur Laurent Gbagbo. Ce qui démontre que les ivoiriens ne sont pas les seuls à porter les stigmates des douloureuses épreuves de 2010.

Guillaume Soro arrive à Yaoundé pour un long séjour qui s’achèvera le 14 juin, sur invitation du président de l’assemblée nationale camerounaise, l’honorable Cavaye Yeyegui Jibril. Officiellement, rien ne filtre sur le bien fondé de la visite mais l’on sait par exemple que Soro, fera un discours à l’hémicycle de Ngoa Ekélé (A.N) lors de l’ouverture la session parlementaire, il s’entretiendra avec la presse et probablement avec le président de la république (officieusement).

La polémique

Les journaux sont les principaux relais de ce clivage, certains déjà s’interrogent sur la ruée des hautes personnalités ivoiriennes au Cameroun. Après la présence remarquable du président Ouattara au sommet sur le golf de Guinée en 2013, on a reçu ces derniers mois les visites du ministre de la défense le général Hamed Bakayoko et entre autre la ministre de la communication qui a fait l’objet d’une insulte par une presse qui a été immédiatement suspendue. Bref en espace de 2 mois un quatrième proche du régime d’Ouattara foule le sol camerounais. En plus de ces officiels politico administratifs et pour la première fois, lors de la célébration de la fête nationale du 20 mai, un détachement de l’armée ivoirienne a régalé le publique du boulevard du 20 mai lors du défilé militaire.

La polémique animée par la presse est entretenue par l’opinion publique en générale, société civile, partis politiques et hommes de sciences qui s’interrogent sur ce nouveau concubinage entre le gouvernement prédateur eschatologique de Yaoundé et celui issu d’un coup de force militaire d’Abidjan.

Petite rétrospective… nous sommes en 2010 en pleine crise

Alors que les protagonistes se livrent aux combats sanglants à Bouaké, Yamoussoukro et Abidjan, les camerounais se battent de leur coté dans les débats tournant parfois aux étirements de nerfs. Les pro-Gbagbo s’adossent sur le panafricanisme c’est-à-dire le rejet de la néo colonisation sarkozienne. Laurent Gbagbo est pour eux l’un des espoirs de l’indépendance effective de l’Afrique bref un martyrs. Un autre camp plus progressiste et moins radical soutient Ouattara pas forcement pour une idéologie particulière mais surtout pour le triomphe de la démocratie sur les dictatures africaines. En effet Laurent Gbagbo est perçu par cette tendance comme le prototype des leaders africains qui s’accrochent aux pouvoirs par n’importe quel procédé.

Séjour de Soro, réactivation des pro et anti

Le principal parti d’opposition camerounais le SDF lors de son National exécutif congress a affiché son hostilité à cette visite en déclarant Guillaume persona non grata, il exige la libération  » sans condition l’ex-président, Laurent Gbagbo afin qu’un dialogue franc entre les acteurs majeurs de la crise en Côte d’Ivoire puisse enfin avoir lieu ». Les sorties épistolaires se multiplient sur le sujet en l’occurrence celles de Owona Nguini hier dans un journal de la place.  Certains pensent que Guillaume Soro traine toujours avec lui les vieilles casseroles de Chef des forces nouvelles, les pro Gbagbo camerounais le considèrent comme chef rebelle. Il y a une autre opinion progressiste qui salue la carrure de l’homme même s’ils sont sceptiques sur sa carrière. Il est présenté comme un model pour des jeunes vue son courage et son tempérament, très réaliste, Guillaume Soro a montré une image d’une jeunesse qui peut oser et bousculer l’hégémonie des nano et octogénaires africains.

Au-delà des passions

Il reste quand même que le Cameroun et la côte d’ivoire se sont lancés dans le réchauffement de leurs relations diplomatiques, une espèce de coopération sud-sud qui commencera par le domaine militaire dans la formation des commandos  ivoiriens.


De quel patriotisme parle t-on?

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      Le scandale de primes des lions indomptables qui a terni l’image du Cameroun remet au goût du jour la problématique du patriotisme. Un terme qui ma foi semble souffrir d’une instrumentalisation et d’un abus de la part des élites politiques. La côte d’ivoire nous a donné en son temps l’exemple type de cette vaste escroquerie mentale.

La revendication des primes de match par les joueurs de l’équipe nationale du Cameroun causant le report du voyage vers le brésil divise l’opinion. D’un côté ceux qui pensent que ces derniers manquent d’amour pour la patrie en faisant primer leurs intérêts personnels sur l’honneur national. De l’autre ceux qui estiment que se sont plutôt les dirigeants du football qui sont anti patriotes. Dans le cas d’espèce je souscris à la deuxième hypothèse.

Un problème qui se répète

Depuis le mondial 1982 les débats sur la prime de participation restent le principal adversaire des lions indomptables. Les dirigeants qui se sont succédés à la tête du football ont pérennisé la prévarication des efforts des sportifs, qu’il s’agisse de la fédération nationale ou du ministère en charge du sport. Le cas le plus patent est le scénario de 1994 où à la suite d’une opération coup de cœur (quête nationale pour soutenir financièrement l’équipe nationale) le ministre Kontchou a offert une autre destination à l’argent collecté par les pauvres camerounais. Il s’en est moqué d’ailleurs en ironisant que l’argent s’était perdu entre Paris et Washington. En 2002, les Lions ont refusé de décoller pour le japon pour ce même problème de primes non payées. En 2010 en Afrique du sud le résultat de zéro point engranger était la conséquence de toutes ces querelles extra sportives.

Pourquoi l’histoire se répète telle?

Les auteurs de la fraude ont toujours eu recours aux discours abusif sur le patriotisme. C’est un système d’adoubement qui pousse à la résignation des ayants droits en stérilisant toute dissidence. Les rites, j’allais dire les liturgies comme celles de la cérémonie des aux revoir mieux de bénédiction de l’équipe par le peuple ont toujours constitué l’un des instruments d’inhibition des joueurs et du peuple camerounais. Il s’agit de faire du football une affaire purement patriotique tout en minorant l’aspect pécuniaire. Heureusement cette fois-ci le drapeau a été remis à un allemand après le refus du capitaine camerounais.

Des mécanismes sont toujours mis en branle par les gestionnaires ou simplement les gérants du football pour mettre les joueurs face à leur soit disant responsabilité. Le refus de jouer étant considérer comme un acte anti patriotique. Depuis plus de trente années les camerounais, supporters des lions indomptables tombent également dans le même piège des fameux appels au patriotisme (union sacré autour de nos lions). Et pourtant pour les esprits éclairés cette démarche fait partir d’un dispositif de vol mis sur pied par ces dirigeants  pour feinter l’opinion.

Une mafia au nom du patriotisme

Généralement l’attention du public est détournée vers le jeu et la passion tandis que les prédateurs en charge du sport restent attentifs aux enjeux purement financiers. Ces derniers manœuvrent à volonté la dîme du contribuable et la sueur des lions indomptables sans compter les contrats souterrains avec des sponsors. Les institutions sportives nationales en générale et le football en particulier sont de pure vache à lait ou viennent se sucrer tous les aventuriers et les hommes politiques cupide. La fédération camerounaise de football est une poche de sang qui suscite l’appétit des vautours du pays.

La mobilisation du patriotisme comme armes des prévaricateurs

La manipulation de la sensibilité du peuple est un instrument de domination que les élites africaines utilisent pour le rouler. Au Cameroun par exemple, la culture de la résignation règne en grand maître, on a fait intérioriser aux citoyens que la dissidence ou la révolte était subversive, la simple marche de protestation est une menace à la paix. Une stratégie qui concoure à la pérennisation d’un ordre politique non productif et contre productif. Comme la paix, le patriotisme souffre également de cette instrumentalisation abusive. Souhaiter par exemple que les Lions perdent un match dont la préparation a été bâclé, c’est être antipatriote or l’objectif dans la démarche est celui de tirer les leçons de l’échec et de dire non à l’improvisation.

Il y a derrière cette manipulation l’aveuglement d’un peuple. La responsabilité de l’image sombre du pays est imputée à ceux qui dénoncent haut et fort l’imposture et non aux imposteurs. Ceux qui noircissent le drapeau national, c’est ceux là, comme Samuel Eto’o qui crèvent l’abcès en posant une revendication collective légitime. Les prébendiers veulent faire croire à l’opinion que ceux qui refuse d’être réduit au silence sont des manipulés anti patriote et donc « ennemi  de la nation ».

Doit-on être complice au nom du patriotisme ?

C’est au leader africain, oligarques, qui ont confisqué le pouvoir de polir l’image du continent. Un peuple sevrer de toute ressource, affaiblit, ne peut optimiser le regard qu’on porte sur le continent. Que ceux qui contrôlent les moyens le fassent. La manipulation est souvent plus accentuée lorsque les leaders africains sont épinglés par les institutions internationales ou alors font l’objet de nombreuses critiques venant de l’extérieur. Dans ce cas au lieu que ces élites se remettent en cause et résolvent le cas querellé, ils mobilisent le peuple et le dresse contre la communauté internationale sous prétexte que c’est une manœuvre de déstabilisation. Une fois de plus le patriotisme est abusé à  des fins inavouées.


Influence du bloguing : paroles aux mondoblogueurs

Les mondoblogueuses et mondoblogueurs s’expriment sur l’influence de leurs blogs dans leurs environnements respectifs. Regards croisés de 13 blogueurs de nationalités différentes sur la vision et la démarche qu’ils adoptent.

Centrafrique eyesango.mondoblog.org

Centrafrique eyesango.mondoblog.org

Baba Mahamat (RCA)

« Ma présence sur le monde du blogging me permet d’explorer une nouvelle forme d’expression très prisée qui est le journalisme citoyen. A travers  cet espace que Mondoblog m’offre, je parle de la société centrafricaine, une société minée par des maux tels que la pauvreté, l’insécurité, la mauvaise gouvernance, l’analphabétisme, l’ignorance, la haine … Tous ces sujets me permettent d’apporter ma pierre à l’édifice, en participant de manière pacifique, mais efficace à ramener la paix et la cohésion en Centrafrique, mon pays. Le blogging est un média qui influence considérablement les couches sociales de nos jours, de par sa gratuité (par rapport aux journaux pays) et son interaction (possibilité de commenter). Je contribue à sensibiliser la jeunesse, les adultes dans la culture de la tolérance, de la réconciliation, de la paix. Il y a ainsi des échanges sur des sujets et la participation de tous les lecteurs. Dans un pays comme le mien où travailler comme journaliste est dangereux, les blogs apparaissent de plus en plus comme une alternative même si les autres formes de médias gardent leur importance. »

Awaseydou.mondoblog.org,

Awaseydou.mondoblog.org

                                                                                                    Awa (Mauritanie)

« Mon blog est déjà le reflet de mon environnement, une façon de témoigner les faits et gestes de l’environnement sociopolitique en pleine évolution en Mauritanie. Au fur et à mesure que les gens se sentent représentés c’est-à-dire reflétés par mon blog, ils vont se sentir de plus en plus impliqués dans le combat de promotion des talents de la femme africaine. Mon blog de par son nom est dédié aux femmes. Je parle des violences faites aux femmes, la participation politique des femmes. Cependant, le blog dans son esprit reflète la société mauritanienne entière, en particulier et celle africaine en général. »

Agbadje Adebayo

Agbadje Adebayo (Bénin)

« La vie quotidienne en Afrique est remplie de paradoxes. On note des divergences  entre les objectifs de progrès portés par les réformes modernes et les dérives observées dans leur mise en œuvre à cause de la reproduction des usages et traditions passés. Mais puisque les choses s’aggravent quand on ne les dénonce pas, les principaux objectifs de mon blog pour faire changer les choses et par ricochet changer la vie des gens sont :

  • Stigmatiser les pesanteurs et dérives multiples qui parasitent la mise en œuvre du processus de modernisation des institutions, des infrastructures et des usages en cours dans tous les pays africains,
  • Montrer le grand fossé qui existe entre les objectifs de progrès portés par les valeurs modernes et les résultats contradictoires de leur mise en œuvre qui donnent l’impression que l’Afrique veut la chose et son contraire

Un seul doigt ne lave pas la figure, mon action est à relier à celle de tous les Africains de la génération consciente qui visent les mêmes objectifs de sensibilisation pour apporter des actions transformatrices sur le continent. »

josianekouagheu.mondoblog.org

                                                                                         josianekouagheu.mondoblog.org

Josiane Kouagheu (Cameroun )

« Je n’ai jamais voulu écrire sans but. Moi je blogue pour dénoncer. Dénoncer le calvaire que les personnes innocentes, des personnes sans défense, vivent au Cameroun. J’ai eu beaucoup de retours sur des billets que j’ai écrits. Mon billet le plus récent par exemple traite du repassage des seins. Ce billet m’a permis d’entrer en contact avec une association qui est en train d’organiser un atelier au cours duquel je serai l’une des personnes ressources. Le billet écrit sur la RCA m’a permis d’entrer en contact avec les ONG. Et sans mentir, je reçois beaucoup de messages d’encouragements, des confidences même par rapport à mes écrits. Je ne sais pas si j’influence mes lecteurs. Mais, je peux dire avec certitude que je les interpelle tous. Certains en parlent autour d’eux. C’est le but visé : interpeller des gens sur des situations. En parlant autour d’eux, des choses vont bouger, j’en suis convaincue.

joe

Joe Marone (sénégalais)

« Je suis journaliste blogueur observant le monde d’un regard décalé. J’ai estimé avec mon blog oeildafrik.mondoblog.org que je peux attirer l’attention des dirigeants sur la nécessité d’avoir une vision claire de la politique à mettre en place pour améliorer les conditions de vie des populations surtout les couches vulnérables. Mon rôle c’est aussi de rappeler aux citoyens qu’un autre monde est possible. Croyons en nos compétences, nos talents et mettons-nous à l’oeuvre. L’Afrique aux Africains patriotes. »

marcelle.mondoblog.org

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Isabelle (Réunion)

« Mon blog est culturel, à travers le blog je souhaite partager le travail des artistes de l’Île de la Réunion. Je partage une vision de l’île non folklorique et riche de son identité tout en étant ouverte sur le monde »

naoumane.mondoblog.org

Naoomane Abdou (Comores)

« Nous en tant que mondoblogueurs, en tant  que cracheurs de venin, en tant que « ouf ! », je crois que nous avons une mission à accomplir. Moi en particulier, avec ma plume, bourrée de feu, je dénonce à voix haute les injustices sociales, les inégalités et la corruption, et ce que mon père et mon grand-père ne font que se murmurer dans la cour. »

éli.mondoblog.org

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Eli (Togo)

« Mon blog en tant qu’outil de communication me permet de jouer un rôle de relais citoyen. En évoquant des problèmes différents qui se posent dans mon quartier par exemple, contribue à porter la voix des citoyens lambda auprès des responsables communaux. Ainsi j’entends à travers les écrits des citoyens lambda que je suis, éveiller les consciences sur les maux socio-économiques de mon pays. »

bouba68.monblog.org

bouba68.monblog.org

Bouba  (Malien)

« Il y a quelques semaines, une amie après avoir lu un de mes articles où je dénonçais « l’affairisme » du maire, m’a lancé : « Voilà, tu as dénoncé ce qu’il fait, et après, ça ne va rien changé ». C’est là un point qu’il est fréquent d’entendre, qui revient en permanence et qui n’en demeure pas moins révélateur de la lassitude d’un peuple qui ne croit plus en rien (…) dans ce contexte le rôle du blogueur est d’éveiller les consciences endormies, enfumées, ce qui va sans risque. »

leberlinographe.mondoblog.org

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Julie (Berlin)

« Sur mon blog, je me décrie comme une instigatrice de sentiments et de rêves éveillés. Pour ceux qui lisent mon blog et qui habitent Berlin, ils plongent dans une histoire où ils sont eux même personnages, parce qu’ils connaissent les lieux et les émotions particulières à Berlin. Et ceux qui sont en dehors de Berlin, ils découvrent l’univers en suivant Jule. Ils se font leur propre histoire parce qu’il y a les photos et des adresses. On se sent chez soi, accueillie, comme je me suis sentie accueillie par Berlin. »

espritafricain.mondoblog.org

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Loïc Mba (Gabon)

«  Mon influence c’est beaucoup plus dans la conscientisation de la jeunesse africaine vis-à-vis de ses responsabilités. On est passé à une autre ère et c’est la jeunesse africaine qui doit prendre la relève. Et cela passe par une réappropriation de ses valeurs, une vision bien organisée de l’avenir. Pour cela il faudrait que les jeunes Africains s’organisent en réseaux et/ou en organisation pour véritablement faire bouger les lignes. Tel est mon combat pour le Gabon, pour l’Afrique. »

 Niang

Niang (Sénégal)

« J’écris sur des sujets de société, ce qui me permet de dénoncer des faits injustes. Je mène des enquêtes sur des sujets d’intérêt public. Pour influencer également, j’adhère dans des associations et je participe au débat afin de donner mes opinions et pouvoir changer les choses . »

Julien Dembellé

Julien Dembellé (Burkina)

« Quand on crée un blog sur la plateforme Mondoblog, c’est bien évidemment pour y mettre du contenu qui puisse impacter positivement ses lecteurs. C’est ce que je vise et j’ai déjà enclenché le processus. Sur mon blog « Les larmes de l’environnement-santé », j’aborde des questions relatives à l’environnement, l’alimentation et la santé. Ce qui me reste à faire, c’est d’être régulier dans la mise en ligne de contenu, de veiller à sa qualité et d’user des canaux comme les réseaux sociaux pour augmenter le lectorat du blog. »

 

 

 

 

 

 

 


Musique camerounaise: la déviance se porte bien

La production musicale locale offre une gamme variée de thématiques dont la plupart aujourd’hui tourne  autour du sexe.  Il ne s’agit pas seulement des textes mais également, les clips vidéo et les chorégraphies. On est proche de la pornographie, malheureusement consommée d’une manière passive par les mineurs sous le regard complice de l’Etat régulateur. Le  Bikutsi, rythme traditionnel de la région du centre-Cameroun tient le flambeau de cette nouvelle donne musicale centrée sur le bas-ventre.

Le Bikutsi dans sa définition littérale signifie « tapons la terre », une espèce de communication avec les ancêtres. Parler du Bikutsi, c’est parler des Bétis. Rythme originellement traditionnel, il connait comme d’autres genres musicaux certes des mutations, mais toutes ces dernières décennies on assiste à une dénaturation poussée. Il ne s’agit plus de célébrer les spécificités d’un peuple bantou mais plutôt la béatification du fantasme libidinal, mieux la sanctification du sexe et des rapports sexuels à travers le Bikutsi.

Le contenu lyrical des artistes les plus en vue traite des sujets qui vont rarement au dessus de la ceinture. Certains musiciens essayent de coder le message afin de le catégoriser mais d’autres manquent totalement de pudeur. Les organes génitaux sont prononcer d’une manière crue d’autres racontent tout au long de leurs versets musicaux et d’une façon détaillée tous ce qu’elles ressentent pendants des rapports sexuels jusqu’à a en demander davantage. On constate que les artistes féminins sont les plus dans la promotion de la concupiscence, cependant les hommes sont aussi adeptes de cette musique qualifié par des hommes d’église locaux de Sodome et Gomorrhe.

L’extraversion vers la pornographie ne s’arrête pas seulement sur des thématiques et des lyrics, elle se traduit également dans la danse. Originellement le Bikutsi se danse avec tous le corps, il faut le secouer à fond afin d’impacter la terre et atteindre les ancêtres. Lors des cérémonies les hommes comme les femmes ayant des jupes en pailles font vibrer leurs pieds en les tapant fort contre la terre, le dos dans sa jonction avec les reins est mis en mouvement intense, les épaules subissent une espèce de tremblement. Voilà en fait le contenu originel et original de la danse Bikutsi. Aujourd’hui, tout tourne autour du fessier qu’on met en transe on dirait une séance de striptease.

Les clips vidéo témoignent alors du tournant purement luxurieux qu’a pris cette danse traditionnelle Béti. Déjà les gémissements identiques à ceux des films pornos sont de plus en plus perceptibles dans les chansons. Les parties sensibles des artistes féminins sont exposées à la limite des extrêmes. Jusqu’ici les stars américaines tenaient le flambeau, de nos jours elles sont de plus en plus concurrencées par les africaines. On a à faire aux vraies stripteaseuses. K-Tino n’hésite pas à reproduire sur scène les séquences de l’acte sexuel presqu’à demi-nu. Les acteurs dans les clips se livrent à une sensualité débordante au point où aucune partie de leur corps n’est plus un tabou. Les accoutrements n’ont plus rien de traditionnelle,  les artistes trouve aucun inconvénient à exposé une partie de son string. Est-ce la promotion d’une culture chère au peuple bantou ou la promotion des fantasmes sexuels ?

Ces musiques, curieusement bénéficient d’une large diffusion même sur les médias d’Etat. C’est le cas de la CRTV dans ses émissions « Clip Box », «Podium Star »  ou encore « Délire » où les mineurs viennent se mettre dans la peau de ces icones du striptease. En fin d’année, lors des musiques-Awards, les artistes du sexe arrachent presque toutes les distinctions et trophées. Leurs supports audio et vidéo, souvent piratés sont vendus à la sauvette sous le regard silencieux des forces de maintien de l’ordre sensées combattre la contrefaçon. Les revendeurs font du porte à porte, une espèce de livraison à domicile de la pornographie.  Dans leur élan de nuisance sonore les DJ ne sont pas à la traine, même en face des hôpitaux, des écoles et des églises, la diffusion des chansons déviantes est non stop.

La production et la diffusion des œuvres célébrant les rapports sexuels sont suffisamment nocives dans la mesure où elles ne sont soumises à aucune réglementation.   En d’autres termes malgré leur caractère grossier, rien n’est fait pour mettre les âmes sensibles à l’abri.  Il n’est pas rare de rencontrer les enfants de 6 ans chanter « j’ai envie de… » ; « Zout (les partis génitaux) c’est pour toi bébé » ; « A kap zout, c’est terminé » c’est-à-dire la distribution des fesses, c’est terminé) ; bref un tas de grossièreté qu’on ne peut évoquer ici au risque de faire nous même le marketing de ces énormités. Le Bikutsi, musique traditionnelle béti, est devenue très pervers, conséquence la sexualité se consomme de plus en plus très tôt, les mineurs des écoles primaires se livrent inconsciemment à ce « jeu ». Il y a de cela quelques mois le lycée classique de Bafoussam a été le théâtre d’un scandale de mœurs, plus de 40 élèves du premier cycle ont été exclus pour pornographie et drogue.

L’attitude des pouvoirs publics c’est-à-dire de l’Etat prouve que ce dernier reste complice. La gesticulation autour de la lutte contre les habillements indécents, face à la déviance musicale, manquait en fait de pertinence. En effet les obscénités racontées dans les chansons sont l’une des causes fondamentales de la dérive sexuelle au Cameroun. Il me semble que les autorités s’imposent une myopie lorsqu’il s’agit de véritables maux qui minent la société. Et si l’Etat failli on s’attend à ce que des corporations régulent elles-mêmes leurs activités. L’Asocam ou la CMC se cantonnent dans les batailles de leadership et le partage du butin laissant éclore anarchiquement les productions peu recommandables.

Les oreilles n’ayant pas comme les yeux la possibilité de se fermer, il est difficile d’échapper à la consommation passive des chefs d’œuvres libidinaux.  Il se pose une double problématique, celle de l’extraversion, de la perversion et de la disparition d’un patrimoine culturel camerounais et également celle de l’éthique (la moralité). Le Bikutsi est victime d’une certaine instrumentalisation, vidé de son substrat, de son âme de telle sorte qu’on a l’impression que c’est une musique urbaine qui peut tout tolérer. C’est peut être une interpellation à l’endroit de l’Unesco pour cette culture en péril. De ce qui est de l’éthique, certes les artistes musiciens ne sont pas les seuls gardiens du temple, mais l’audience plus large de la musique impose quand même un plus de retenu.

Les Tara (ancêtres en langue béti) peuvent-ils encore reconnaitre leur Bikutsi ?


Fête nationale au Cameroun, la danse « Kana » s’invite au défilé!

Danse traditionnelle de l'ouest cameroun
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La célébration du 42ème  anniversaire de la création de l’Etat unitaire a connu divers formats selon les localités sur toute l’étendu du territoire. A Obala, une ville située à 40 kilomètres de Yaoundé (Centre-Cameroun), l’ambiance a été toute fois particulière. En plus des forces de défenses, élèves, partis politiques et société civile, l’on a noté la forte présence des groupes de danse traditionnelle. Zoom sur la danse Kana qui a arraché une salve d’applaudissements du grand public  présent à la place de fête de l’arrondissement.

Ils étaient une quinzaine, les ressortissants de l’ouest, plus précisément des haut plateaux de Bamboutos, qui sont venus fêter l’unité nationale avec le reste des camerounais. Leurs boubous aux couleurs traditionnelles Mbouda  (bleu-nuit et rouge) renseignaient déjà sur l’origine Bamiléké de ces derniers. Ici en plein cœur du peuple Eton, ces jeunes gens commerçants et étudiants ont fait l’objet d’une grande curiosité.

danse traditionnelle camerounaise
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En effet avant leur passage devant le sous-préfet, ils ont occupé un petit coin pour une courte séance de mise en condition. En plus de leurs tenues exceptionnelles, ils avaient avec eux : deux tambours immenses pour communiquer avec les ancêtres, deux calebasses sonores, deux clochettes, plusieurs épées, une flute (qui doit consommer du vin afin de pouvoir émettre un son), les tiges de « l’arbre de la paix » et le grand masque pour habiller le Njunju (personnage principal).  Le groupe est structuré de la manière suivante : les batteurs, les chanteurs et les danseurs sous la supervision d’un patriarche.

La danse Kana à en croire les propos du patriarche, est toute une symbolique et une histoire. Elle est inspirée de la tradition des chasseurs qui, après avoir attrapé un gibier, grimpaient sur un arbre et à l’aide de la flûte chantaient pour annoncer à la contrée que la chasse a été fructueuse. Une autre façon d’inviter tout le village au partage, une solidarité qui se déroulait dans une ambiance festive d’où la création de la danse de Kana, la danse du chasseur. Originellement, elle s’exécute la nuit autour d’un feu géant à l’occasion des manifestations heureuses ou malheureuses et souvent durant 7 jours.

Toujours dans la mythologie de la danse Kana, au cours de la réjouissance, le Njunju s’y invitait. Il s’agit d’une espèce de totem, dieu de la forêt qui vient revendiquer la paternité de l’exploit du chasseur car, sans sa bénédiction aucune chasse ne peut prospérer. Il revient aux organisateurs du festin de l’aménager honorablement au risque de provoquer sa colère.

Lors de la danse Kana, un des membres du groupe est choisi dans un très grand secret afin d’incarner le Njunju. On le vêt d’une longue robe et porte un masque, il est armé de deux flèches symbolisant la férocité du personnage, devant lui un lieutenant qui déblaye la voie pour laisser un passage libre au Njunju parce que dans son élan autoritaire et brutale il faut éviter de se frotter à lui. Derrière le Njunju, deux notables brandissent un « arbre de paix » pour implorer la tolérance de ce dernier en lui rappelant en permanence les valeurs de paix.

Masque Mbouda, ouest Cameroun
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Le masque que porte le personnage du Njunju est sculpté par un initié, le style et la forme dépendent du groupe de danse Kana. Cette année pour le 42ème anniversaire de la création de l’Etat unitaire à l’arrondissement d’Obala, les danseurs ont choisi un masque de bois possédant trois faces, car l’objectif du personnage du NjuNju c’est de faire peur, en plus il doit être énigmatique et mystique. Avec ces trois faces, explique le patriarche Fouomekon, il est difficile de le contourner ou de le maitriser, il regarde partout à la fois. Celui qui le guide est toujours muni d’un coq vivant représentant le gibier du chasseur. Durant la danse, les plumes sont jetées sur le Njunju, juste pour le rassurer que sa cote part du gibier est bel bien là à coté. A la fin de la danse le coq est dépouillé et découpé à main nue,  lors de la dégustation chacun retire son morceau en fonction de son grade dans le groupe.

Par ailleurs le personnage du Njunju est choisi parmi les personnes physiquement aptes, endurantes qui peuvent résister à la charge du masque pendant des heures et également contenir la chaleur intense que génère son accoutrement. C’est le njunju qui donne le pas de danse, les joueurs des instruments sont sélectionnés sur la base de leurs degrés d’initiation car selon le patriarche de circonstance « Le Kana reste une danse mystique, n’importe qui ne doit s’hasarder pour y prendre part ».  Plus loin il déclare : « il y a des choses que je ne dois pas dire, je suis tenu pas le secret d’initiation mais comprenez que quand on est au village, moi que vous voyer-ci j’entre dans le feu de bois sans me bruler ».

En outre avant d’engager la danse, l’approbation des ancêtres est préalablement requise à travers un rite, de même à la fin, il faut leur dire merci car le Kana se danse en symbiose avec ces derniers. Se sont eux qui protègent les danseurs et leurs communiquent le rythme. Il peut arriver qu’un danger soit signalé pendant la danse, les acteurs informés par les ancêtres écartent les moins initiés et changent de rythme pour y faire face.

La danse Kana est donc une valeur culturelle, symbole de l’unité, du partage et de solidarité d’où la motivation des danseurs de participer à leur manière à la célébration de l’état unitaire qui doit davantage consolider l’intégration nationale.

Selon le promoteur Mafouo Fodo « la mise sur pied d’un groupe de danse Kana en plein cœur du peuple Eton, loin de notre village natal (Mbouda) répond déjà à une exigence d’unité nationale. Avec nos moyens rudimentaires nous avons acheté le matériel nécessaire et mobilisé les gens pour que la culture de l’ouest soit plus représentée ici à Obala. Nous célébrons aujourd’hui la fête de l’unité nationale, les camerounais dans leurs diversités culturelles doivent exprimer en permanence leur vivre ensemble. Nous devrons être unis dans notre diversité, celle-ci ne doit pas être un frein à l’intégration mais une manne, une richesse que le bon Dieu nous a offert pour arracher ce titre d’Afrique à miniature(…). Je déplore juste que les autorités locales ne nous soutiennent pas assez et pourtant ils nous sollicitent régulièrement pour animer leurs événements ».

En sommes la prestation des danseurs du Kana lors de la fête nationale  a montré une fois de plus qu’en Afrique toutes les manifestations ou initiatives quelque soit leurs natures ne peuvent se dérouler sans un minimum de dosage culturel, traditionnel et mystique.

 


« 20 mai » au Cameroun: Fête de l’unité nationale ou fête de l’Etat unitaire ?

lesmiserables.monodoblog.org
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Le Cameroun célèbre chaque 20 mai la fête de l’unité nationale. Une date qui renvoie à la création de l’Etat unitaire d’où la difficulté à cerner clairement sa véritable essence: Est-ce la fête de l’unité ou alors la fête de l’Etat unitaire ?  Et si on admet que c’est la fête de l’unité, idée soutenue d’ailleurs par les organisateurs de cette parade, nous sommes encore enclins à nous interroger cette fois-ci sur l’effectivité au Cameroun d’une unité nationale au sens pur du communalisme de Max Weber. Le communalisme défini comme le sentiment d’appartenir à une même communauté.

Rappel historique du « 20 mai »

Après la réunification du Cameroun occidental (anglophone) et oriental (francophone) le 1er octobre 1961 qui a abouti à un Etat fédéral, le pays va accélérer son processus d’intégration politique. Le 20 mai 1972, à l’issu d’un référendum, les camerounais vont se prononcer pour la création d’un Etat unitaire. Les deux entités politiques fédérales vont se fondre jusqu’à ce jour au sein d’un seul Etat supposé entrainé l’érection d’une nation « une et indivisible ».

Une unité restée jusqu’ici institutionnelle et politique

Le référendum de 1972 est resté une prouesse du point de vue politico-institutionnel, puisqu’effectivement l’Etat fédéral a donné lieu à un Etat unitaire. On est allé plus loin en faisant disparaitre les deux étoiles, symboles des parties anglophone et francophone sur le drapeau national. L’architecture institutionnelle, les discours et autres rites politiques démontrent à suffisance cette réalité. Seulement l’inscription de cette date dans le calendrier comme fête de l’unité nationale fait ressurgir la problématique de la défaillance des pouvoirs publics, cinquante ans après, de dépasser le simple Etat unitaire pour parvenir à l’unité nationale c’est-à-dire une véritable nation unie dans sa diversité .

La notion d’unité nationale

Loin des considérations politiques et institutionnelles comme nous l’avons sus évoqué, l’unité nationale, notion purement sociologique renvoie à une communauté au sens de la Gemeinschaft de Ferdinand Tönnies, proche de la société mécanique d’Emile Durkheim. Elle suppose une intériorisation et assimilation par tous les membres de la société politique du sentiment d’être frères et sœurs dans un élan de solidarité nationale. Dans le cas camerounais on s’attendrait à ce que l’identité collective (nationale) soit au dessus des micros identités, que les citoyens se sentent partout comme chez eux et qu’en fin de compte ils se perçoivent non pas comme ressortissant d’une ethnie, d’une religion, d’une classe sociale mais comme camerounais.

Difficile de parler d’unité nationale au Cameroun !

La résurgence du repli linguistique : La question anglophone

L’Etat unitaire n’a pas entrainé l’unité nationale entre anglophone et francophone. Une certaine élite politique anglophone (activistes du Southern Cameroun) ne cesse de prôner la sécession, allant jusqu’à proclamer clandestinement leur indépendance. Cette obstination trouve son fondement dans le constat selon lequel, les anglophones estiment être marginalisés. L’attribution par consensus politique du poste de premier ministre à cette partie du Cameroun ne parvient pas à remblayer l’insatisfaction des ressortissants du Nord et Sud Ouest dont les plus modérés exigent le retour à un Etat fédéral. Position défendu par le principal leader de l’opposition Ni John Fru Ndi.

Alors, si déjà institutionnellement les clivages persistent, il est difficile de penser que sociologiquement les camerounais sont unis.

Les Bamiléké « un caillou dans la chaussure » de l’unité nationale

La stigmatisation voulue ou non des bamilékés, ressortissant de l’ouest tire ses origines de l’époque coloniale. En effet cette partie du Cameroun à été le foyer de la lutte anti coloniale à côté du peuple bassa. Les Bamiléké, pour le pouvoir colonial et post colonial, étaient l’ennemie à abattre, des villages entiers seront rasés par les flammes du napalm. Certains parlent du « génocide bamiléké ». Jusqu’aujourd’hui l’esprit de ressentiment animent plus ou moins ce peuple. De l’autre coté, les ressortissants du Sud ne supportent pas le dynamisme et le « nomadisme » des bamilékés et les traitent d’envahisseurs. Les Ewondos de Yaoundé par exemple n’hésitent pas à remettre en cause les transactions foncières qu’ils ont fait avec les bamiléké, allant jusqu’à poser l’hypothèse d’une expropriation par la violence. En outre dans le partage du National-cake, les bamiléké sont restés exclus jusqu’en 2013. Ils bénéficieront cette année là du poste de président du Sénat or cette « ethnie » fait parti des trois grands complexes ethniques du Cameroun (Bayart).

Succession de 1982 à la tête de l’Etat : divorce entre nordistes et bétis

Le passage du pouvoir d’Ahidjo à Biya a laissé un autre abcès aujourd’hui très puant dans les rapports entre le grand Nord et le grand Sud. Les nordistes estimant que le président Biya avait abusé de la confiance d’Ahidjo car, il a cherché à écarter les ressortissants de cette partie, majoritairement musulmane, des poches du pouvoir. Il condamnera Ahidjo ainsi que sa dépouille à l’Exil. Pour certains nordistes Biya le sudiste a trahi la confiance que le grand nord avait mise en lui.

L’exemple type de cette rupture de 1982 entre les nordistes musulmans et les sudistes chrétiens s’est ressenti lors de la vague d’arrestations des bandits à col-blanc ressortissants du Nord dans le cadre de l’opération épervier. On a assisté à la distribution des tracts dans cette zone du pays incitant les nordistes à des actes subversifs pour déstabiliser le pouvoir de Yaoundé, sous le prétexte que ses arrestations relevaient d’une élimination politique du grand nord dans la succession au président Biya.

La marginalisation des minorités ethniques

La marginalisation des minorités est perceptible au Cameroun tant au niveau de l’’allocation des ressources politico-administratives qu’au niveau de la répartition des infrastructures publiques. Les pygmées par exemple demeurent dans leur jungle originelle. Abandonnés dans un enclavement total, ils n’ont jamais eu de représentant dans les deux chambres du parlement, ni obtenir un poste de ministre ou de Secrétaire Générale. L’une des raisons justifiant cette marginalisation politique est d’élites. Ce qui pose le problème de l’abandon de ces camerounais dans leur quotidien moyenâgeux où il n’y a ni routes, ni écoles dignes de ce nom. Peut-on toujours parler d’unité nationale si les Mbororos et les Pouakam (d’autres minorités) sont socialement exclus ou dévalorisés ?

Le tribalisme dans les hautes sphères de l’administration

Le partage des ressources administratives reste l’un des foyers des replis identitaires. Le personnel administratif camerounais étant inscrit dans une logique de néopatrimonialisation de l’Etat n’hésite pas à s’investir dans la gestion ethniques ou tribales des affaires publiques. La nomination d’un ressortissant d’une ethnie X, entraine immédiatement l’invasion de ce ministère par des frères du village sur la base de rien avec des promotions non sens. Actuellement la présence d’un ressortissant de la région de l’Est à la tête de l’école nationale d’administration et de magistrature (ENAM) a favorisé, selon certaines indiscrétions, la réussite massive des jeunes de ladite région aux derniers concours de cette institution. Le même cas avait été observé lorsque Milo’o Medjo était à la tête de la police, les bétis avaient patte blanche au recrutement.

Le tribalisme au quotidien

On se souvient encore du mémorandum de 51 prêtres autochtones du littoral adressé en 1987 au Vatican pour dénoncer la nomination d’un évêque Bamiléké, Mgr Gabriel Simo à l’archidiocèse de Douala. On se souvient également du rejet de Mgr André Wouking comme archevêque de Yaoundé par les Bétis. On n’oubliera pas la lettre de monseigneur Bakot au doyen de l’université catholique de l’Afrique centrale pour se justifier sur la Bamilékéïsation de la faculté des sciences humaines. Les actes de tribalisme sont donc perceptibles au quotidien, les ethnies créent des noms péjoratifs et insultants pour qualifier ou désigner les autres.

Fête de l’Etat unitaire et non de l’unité nationale

Au vu de ces quelques exemples sur les replis et clivages identitaires au Cameroun, il est difficile de parler de la célébration de l’unité nationale car la logique voudrait mieux qu’on parle de la fête de la création de l’Etat unitaire. Les politiques d’intégration adoptées jusqu’ici ont fait du Cameroun une arithmétique d’ethnie, une somme d’entités sociologiques disparates qui hébergent silencieusement des ressentiments les unes contre les autres.

 


#MondoblogAbidjan: Apprentissage, rencontre et découverte

lesmiserables.mondoblog.org
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Après plus de 10 jours passés sur les côtes de l’océan atlantique à Grand Bassam en côte d’Ivoire, rentré dans ma petite ville universitaire de Yaoundé 2, quelques amis m’interrogent naïvement sur les retombées du séjour. Surement, hantés par l’esprit de béatification des gains matériels, ils s’attendent à une gibecière remplit d’euros et d’articles, mais que non! Je suis rentré avec une valisette bien garnit de fruits récoltés durant l’apprentissage, les rencontres et les découvertes.

Découverte…

Déjà les préparatifs du voyage et le voyage étaient en eux même une découverte. Il m’a semblé que l’administration camerounaise n’est pas totalement pourrie. La Direction nationale des frontières m’a convaincu qu’on peut établir un passeport express sans passer par la corruption. Il y a des raisons d’espérer ! Découverte également de la grande ville de Lagos et de l’aéroport d’Abidjan qui m’a fait comprendre que le Cameroun était l’un des rares pays encore attaché à la ruralité. 50 ans de stabilité (Cameroun) et 3 ans de reconstruction après plus de 15 ans de crise politico militaire (Côte d’Ivoire) ; il n’y a pas match ! Mon pays assis sur ces certitudes de leader naturel de la CEMAC nage dans une bassine, c’est-à-dire tourne autour de ses illusions appelés grandes ambitions.

Découverte, d’une grande famille mondoblogueurs et mondoblogueuses d’une diversité incroyable, jeunes africains, européens, australiens et américains tous sur une même terre, celle de grand Bassam. Du virtuel au réel, la communauté des mondoblogueurs célèbre sa grande messe annuelle. J’ai découvert ces vaillants hommes et femmes qui se cachent derrières les billets, derrière Ateliers des médias de RFI, les Observateurs de France 24 et Reporters sans frontières.

J’ai découvert Abidjan qui vit les pieds dans l’eau, ses populations qui sont malheureusement atteint du syndrome de pauvreté. Cette pauvreté presque « congénitale » à toute l’Afrique, cependant la côte d’ivoire est loin d’être le dernier pays africain, le Cameroun ne pouvant pas dire mieux.

Rencontre …

Si Ziad est resté jusqu’ici ce « mec » caché derrière son casque et son micro au 92130 Issy- les Moulineaux, je l’ai vu, on s’est vu ! Voilà un autre charme de cette expérience de mondoblog Abidjan 2014. Ici chez nous, où la relation reste une ressource non négligeable dans la vie quotidienne, il faut dire que de nombreuses rencontres ont favorisé l’émergence d’un nouveau réseau. Un réseau dont la connexion va des hommes et femmes de l’atelier des médias jusqu’à l’office nationale du tourisme Ivoirien, en passant par le personnel de Reporters sans frontières, France 24, Kremlin Bicêtre et les mondoblogueurs. Que de rencontres, que d’échanges. Un réseau s’est alors vite constitué, je suis maintenant connecté.

Apprentissage…

Les retombée les plus fondamentales ont été l’acquisition d’un nouveau matériau et logiciel intellectuels en termes de bloguing. Peut-être je suis loin des érudits ayant assimilé à une vitesse V l’exposé de Julien Pain sur le traitement des images et vidéo, mais le minimum a été retenu, à savoir une certaine vigilance dans la lecture de ses autres formes d’informations. D’ailleurs des astuces ont été livrées à cet effet afin de détecter les photos et vidéos manipulées.

Que dire du data journalisme comme nouvelles formes du journalisme? Désormais, face au data déluge je peux épargner mes lecteurs d’un trop plein de littérature en leur fournissant des informations sous forme de données, rassemblées et croisées.

Beaucoup de choses également sur la protection du blogueur et  la sécurité numérique.  Le monitoring de Reporters Sans Frontières sur la liberté de l’information et la censure en ligne a été plus qu’édifiant.

Les différents ateliers par petits groupes ont permit aux blogueurs de se doter de nouvelles techniques d’écriture, d’une gestion optimale des temps verbaux ainsi que quelques écueils à éviter. Bloguer c’est incarner, raconter, fournir les couloirs de réflexion dans le respect de la déontologie journalistique.

Alors si vous avez besoin de cette richesse que j’ai ramenée de Grand Bassam, cherchez moi !