27 juin 2014

Cameroun, toi aussi, quelle image!

l'élimination du cameroun au mondial 2014
lesmiserables.mondoblog.org/ Camer-infos.net

Mondial 2014, la délégation camerounaise a décroché le trophée le plus précieux de la compétition. Celui du scandale et de l’humiliation. Elle a trainé sur mondovision le drapeau Vert-Rouge-Jaune dans la boue et a hypothéqué l’honneur de tout un peuple. 3 matchs, 3 défaites, 9 buts encaissés,  1 marquéQuel honte ? 

Humiliation du premier ministre

Déjà la parodie de cérémonie de au revoir qui était d’ailleurs sans objet a montré l’image d’un pays où l’autorité publique a perdu sa toute puissance du fait son illégitimité et de sa déportation dans des réseaux clandestins. En effet les retombées du foot depuis fort longtemps sont une manne pour certains membres du gouvernement au détriment des acteurs ou alors de la communauté nationale. Ce qui a expliqué le courroux des joueurs et le refus du capitaine Eto’o Fils de recevoir le drapeau Cameroun des mains du premier ministre qui a été obligé de le remettre à un allemand. Il y a eu matière pour la presse à écrire sur cet incident qui a fait honte à toute une nation. Un premier ministre séché en plein stade ne sachant à qui remettre le drapeau.

La grève des primes

Honte également pour cette information qui  a fait le tour des médias du monde au sujet du refus de l’équipe nationale de se rendre au mondial brésilien. En effet, c’étant rendu compte que l’argent du foot engraisse plutôt des individus qui n’ont aucun lien avec le football, les joueurs ont exigé le payement de 56 millions de prime avant de décoller tels des mercenaires qui exigent le butin avant d’aller opérer. Leur départ a été annoncé plus de mille fois. C’est au petit matin, après tractations et intervention de la présidence de la république que le butin sera décaissé. Quel Image pour un pays qui vit à peine sur deux béquilles, incapable de faire voyager sa délégation dans sa propre compagnie aérienne ?

 Détournement des retombées du Football

Lorsqu’on parle de délégation, on parle d’une autre imposture. Les compétitions internationales sont des moments pour des hauts cadres de matérialiser les promesses de voyage faites à leurs amantes, copines, oncles, neveux, parents et frères. C’est un fourre tout ! Le Cameroun était le pays qui avait l’une des délégations les plus pléthoriques du mondial (près de 250 sur les 120 attendus au Brésil) dont plus de 140 membres venaient des services du premier ministre, de la présidence de la république, du ministère des relations extérieures et du ministère du tourisme. Des individus budgétivores séjournant au Brésil aux frais de la sueur du contribuable, sans véritable rôle à jouer si ce n’était d’aller faire du tourisme, des affaires ou alors justifier leurs dépenses.

 Piètre prestation au mondial

Trois matchs, zéro victoire, un but marqué et neuf encaissés. Voilà le résultat d’une nation qui continue malhonnêtement de clamer le titre de « grande nation de football ». C’est la consternation générale, j’allais dire l’humiliation nationale souveraine, non pas parce que le football rationne les ménages mais tous simplement parce que ce sport est devenu à une certaine la seule chose qui procurait une fierté nationale. Nous étions fières d’être camerounais en attendant que l’atteinte du bout du tunnel ne soit une réalité. Hélas une catégorie d’individus déjà nantis et arrogants se sont décidés de sevrer les camerounais de ce plaisir en bradant le football.

 Un comité de normalisation plus qu’anormal

Le comité de normalisation mis sur pied pour venir penser une nouvelle gestion du football en lieu et place de la fédération locale défaillante, est venu anormaliser les choses ! La confiance faite par les autorités aux grands juristes constitutionnalistes du pays a été contre productive. Les membres de ce comité ont reproduit, cette fois-ci avec mention, les mêmes tares que les anciens dirigeants de la FECAFOOT. Ce qui pose la problématique de la probité des gestionnaires camerounais et la non mobilité du personnel administratif. Que peut-on attendre d’un décret de nomination au Cameroun ? Les mêmes individus qui ont montré toute leur incompétence sont nommés et re-nommés on dirait qu’il n’y avait pas mieux, or le Cameroun ne galère pas en terme de ressource humaine. Pourquoi les mêmes, pour les mêmes résultats comme c’est le cas du président du comité de normalisation qui a flirté pendant des années avec les postes ministériels et qui a géré le football en tant que ministres de la jeunesse et de l’éducation physique ? Quel résultat a-t-il donné au mondial 98 ?

Guerre entre le ministère en charge de sport et la FECAFOOT

A cette incompétence caractérisée s’ajoute les conflits de compétences qui sont la conséquence du combat autour du contrôle des retombées financières du football. Cette lutte acharnée date de longtemps, il n’y a pas une réelle lisibilité et visibilité sur le rôle des deux structures (FECAFOOT et ministère des sports). Les textes caducs de 1972 demeurent applicables à dessein afin de maintenir ce flou normatif et faire prospérer à jamais la mafiaisation du football.

Le football pris en otage par des prébendiers

L’Etat prédateur et prévaricateur a déposé ses valises dans le football. Elus du peuple, fils de sénateurs, haut commis de l’Etat, acteurs de la société civile, lobbies, groupes exotériques et autres ont pris ce sport en otage. D’ailleurs si nous étions propriétaire d’une presse yaoundéenne on aurait titré : « le football camerounais pris en otage par des braconniers » ou simplement « le football camerounais séquestré par des prébendiers ». Nul n’ignore ce fameux coup de cœur du mondial états-unien de 1994 où le peuple est venu au chevet de l’équipe nationale à travers une quête nationale en pleine crise économique. Malheureusement, cette petite sueur a été détournée à ciel ouvert par le ministre Kontchou Komegni (agrégé de science politique) qui à l’heure des comptes à fait comprendre que l’argent avait disparu entre deux avions c’est-à-dire entre Paris et Washington. Quel honte !

Le football camerounais pâti sous le coup des pressions extra sportives, il bénéficie d’un environnement malsain qui fait oublier la non compétitivité  même des joueurs.

En parlant des joueurs, l’un des principaux acteurs de la débâcle du mondial brésilien, il faut remarquer que cette équipe, au mieux cette sélection est à l’image du pays tout entier. Une déchéance totale des valeurs éthiques et patriotiques soutenue par une improvisation légendaire et un éternel bricolage.

Un staff technique sous-inspiré

D’abord un staff technique sous inspiré, issu du complexe d’infériorité du vieux nègre toujours à la recherche d’un soit disant sorcier blanc. Un exercice qui s’avère improductif puisque le banc de touche camerounais est réputé par son instabilité chronique à titre d’exemple : trois entraineurs ont été portés tour à tour à la tête de l’équipe nationale durant les éliminatoires pour le mondial. Le comble c’est le mode de recrutement de ces derniers généralement sans CV, avec des diplômes approximatifs et qui entrent nuitamment au Cameroun avec des primes colossales, un traitement princier pour un résultat peu reluisant voir catastrophique. Le choix des entraineurs obéit à des logiques purement mafieuses puisqu’il s’agit d’un marché souterrain conclut entre ceux qui le recrute et lui, basé sur le prélèvement d’un pourcentage sans oublier le rôle des lobbies comme l’équipementier Puma.

 Des joueurs peu recommandables

Ensuite, on peut remarquer le régime carriériste institué au sein de l’équipe nationale où certains joueurs pensent détenir un titre foncier de cette équipe et qui sont toujours sélectionnés sur la base des affinités ; affinité avec les hauts cadres de la république ; affinité avec des groupes exotériques qui pullulent l’équipe. Il y a donc le problème de la méritocratie sans oublier celui de la gérontocratie, certains parlent de sénateurs qui cultivent une arrogance, vu qu’ils possèdent un important capital financier à même d’entretenir une rébellion pendant 15 ans.  Des carriéristes essoufflés par des scandales, causant à chaque expédition  les mêmes ennuis : autoritarisme d’un capitanat sans rendement, contestation sauvage du leadership par des actes barbares, des coups de têtes aux coéquipiers devant les médias du monde on dirait des vandales du Texas.

Où est passé la solidarité à l’heure du bilan?

Curieusement, cette cuvé de médiocre de 2014 s’est montrée solidaire dans la revendication des 56 millions mais à l’heure du bilan c’est-à-dire de retour au Cameroun mercredi dernier, l’équipe était en lambeau, 12 joueurs sur les 23, le reste était en cabale y compris le coach Volker Finke à qui le drapeau avait été remit comme porte étendards de la délégation camerounaise.

 Une équipe programmée pour échouer

Qu’est qu’on pouvait bien attendre de cette constellation de stars sans grades aux égos très démesurés qui se sont illustrées par des scandales et de piètres prestations ? Certains diront que l’Espagne, championne en titre, n’a pas fait mieux, ce qui est vrai, seulement cette génération de Xavi est épuisée non pas par le ridicule mais par 8 ans de règne sur la scène footballistique mondiale.

Dans tous les cas, après 2010, voici encore 2014, d’en bientôt 2018, continuons le bricole, fermons les yeux sur le model de reconstruction français, faisons abstraction de cette humiliation qui est le reflet du Cameroun tout en entier, sous le prétexte que le Cameroun s’est le Cameroun.

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