Université camerounaise: Entre notes sexuellement transmissibles et banditisme à col blanc

Article : Université camerounaise: Entre notes sexuellement transmissibles et banditisme à col blanc
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9 février 2014

Université camerounaise: Entre notes sexuellement transmissibles et banditisme à col blanc

La semaine qui s’achève a été marquée par la tenue d’un colloque sur le harcèlement sexuel dans les milieux académiques et le scandale financier des dirigeants de l’université de Douala avec 17 sanctions disciplinaires dont 14 assorties d’un préjudice financier, pour un montant total de 2 851 913 653 FCFA. Quelle image ?

La rectitude morale a foutu le camp dans les universités supposées être des pôles d’excellence y compris dans les mœurs, curieusement elles sont devenues des laboratoires d’une ingénierie de prévarication aggravée et à ciel ouvert. Déjà en 2012 les plus hautes autorités de l’université de Yaoundé 2 dont le recteur et les doyens avaient été sanctionnées par le control supérieur de l’Etat et relevées de leurs fonctions. C’était une honte totale pour ces enseignants de rangs qui étaient contraints de faire profil bas devant leurs étudiants et surtout qu’à cette époque un collectif des étudiants avait manifesté au campus pour précipiter le départ de ces malfaiteurs économiques. Cette semaine l’université de Douala a offert un spectacle digne d’un repère de détourneurs de fond publics.

Le professeur Bekolo Ebé Bruno ancien recteur de l’université de Douala a été constitué débiteur de l’institution de la somme de 2 422 926 236 FCFA et a écopé d’une amende spéciale de 2 000 000 avec une interdiction de toute responsabilité de l’Etat pendant 5 ans. L’ex-vice recteur Professeur Ekodeck Georges Emmanuel a été constitué débiteur de 2 065 335 FCFA et une amende de 300 000 lui a été infligé. De même le directeur de l’Institut universitaire de technologie de l’université de Douala, Ayina Ohandja Louis Max a été constitué débiteur envers ladite entité de la somme de 91 898 480 et une amende de 2 000 000 lui a été infligée.

Le conseil supérieur de l’Etat a également reconnu :

–          Monsieur Mboudou Auguste, ex directeur des affaires administratives et financières, débiteur de l’institution de la somme de 24 949 405 FCFA

–          Madame Nsimi née Ebelle Nyame Monique, ex-directeur des infrastructures, débitrice envers l’université de Douala de la somme de 26 791 323 FCFA

–          Monsieur Ndongo Léon, ex-chef de la division du budget, débiteur de la somme de 120 346 615 FCFA

–          Monsieur Dedou Thomas, comptable matière de l’université de Douala, débiteur envers l’institution de la somme de 67 994 358 FCFA

–          Monsieur Pokem Jean Marie, intendant principal du restaurant universitaire, débiteur de la somme de 76 681 198 FCFA

En fait le listing est loin d’être exhaustif.

Voilà autant de Milliards volés en fumée lorsqu’on sait dans quelle promiscuité croule nos universités ou on manque de tout et où les étudiants éprouvent une peine à s’acquitter des 50 000 FCFA d’inscription de même que 100 FCFA pour avoir droit à un maigre plat de haricot chaque jour au campus.

Par ailleurs les enseignants et autres dirigeants ne s’arrêtent pas au simple vol des deniers publics, ils vont jusqu’au harcèlement sexuel dont jusqu’ici seules les filles étaient victimes, mais aujourd’hui les jeunes garçons sont poussés à la sodomie par leurs enseignants. D’où la réflexion engagée par les enseignants eux-mêmes pour stopper la saignée des notes sexuellement transmissibles.

Comment ça marche ?

Il s’agit tout simplement des étudiants qui refusent de céder aux avances de leurs enseignants qui, furieux, conditionnent leur validation des unités d’enseignement par un passage à l’acte forcé. L’attribution d’une moyenne est tributaire d’un rapport sexuel préalablement consommé par le correcteur qui n’est rien d’autre que l’enseignant. Il est donc dans ce cas difficile de résister aux avances du professeur car ton année académique en dépend, l’étudiant résistant peut se voir attribuer des notes catastrophiques ou simplement qui n’apparaissent jamais dans les listes au barbiard.

D’autres ne passent pas par mille chemins pour accomplir la sale besogne, ils les dragues en leur proposant d’avance de bonnes moyennes. Cette pratique de harcèlement est davantage prisée par les encadreurs de bas échelles par exemple les chargés de travaux dirigé plus en quête de notoriété libidinale que scientifique, ils résument leur supériorité académique par le nombre d’étudiants victimes de leur acharnement.

Les plus touchées sont les jeunes filles et les plus traumatisés sont les jeunes garçons parfois contraint pour des raisons de survie académique surtout chez les plus ambitieux et plus passionné d’une carrière académique ; de même que celles qui préparent les mémoires ou les thèses de doctorat. Les directeurs de recherche à défaut de proposer aux apprenants l’adhésion à une loge maçonnique ou rosicrucienne exigent que ces derniers deviennent leur boite à jouissance.

Ceci n’est pas sans conséquence, d’une part il y a des étudiants qui trouvent en cela une facilité pour accéder au niveau supérieur, ce qui pose le problème de la compétence effective des jeunes diplômés plus tard enseignants et autres qui n’ont aucune base épistémologique. De l’autre coté on a des carrières académiques purement détruites, des rêves brisés chez ceux qui au nom de la dignité finissent par opposer un non catégorique à ces bourreaux sexuels d’un autre genre. De même ceux qui cèdent par contrainte en plus du traumatisme, nourrissent tout au long de leur vie un ressentiment énorme pouvant conduire dans des cas à des fins plutôt tragiques, aussi bien du côté de la victime que celui du bourreau.

Mais il faut reconnaitre en outre que les enseignants de leurs cotés subissent eux aussi un harcèlement des étudiantes hantées par la facilité. En fait, la corruption physique et morale sont leurs armes, celles-ci offrent gracieusement leurs charmes à ces enseignants frileux de sang neuf.

Ainsi va l’université camerounaise qui veut conduire le pays vers l’émergence, une université devenue le refuge des harceleurs sexuels et des bandits économiques de grand chemin.

 

 

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