« Repenser et reconstruire l’opposition camerounaise »

Article : « Repenser et reconstruire l’opposition camerounaise »
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6 février 2014

« Repenser et reconstruire l’opposition camerounaise »

Repenser et reconstruire lddTelle était la thématique du colloque du 7, 8, 9 novembre 2012 dont les actes ont été resitués jeudi dernier dans un livre de 230 pages produit par les animateurs de la « Grande Palabre » et préfacé par l’éminent penseur africain Fabien Eboussi Boulaga. Il s’agit d’une ressource scientifique conçue par le Thing Tang de la société civile pour mieux équiper les partis politiques surtout ceux du groupe oppositionnel afin de tenter de rééquilibrer le rapport de force largement favorable au parti au pouvoir.

La vingtaine de chercheurs associée au montage intellectuel de cet ouvrage pratique se s’est penchée tour à tour sur une espèce d’évaluation du processus démocratique au Cameroun, de ce qui est de la compétition électorale et aussi sur des propositions pour une réinvention de l’opposition. En effet à cause d’un manque d’aggiornamento, l’opposition a fini par ressembler au parti au pouvoir par exemple dans la néopatrimonialisation des instances du parti et des maigres bénéfices politiques engrangés et également dans la reproduction des goulots d’étranglement en termes programmatique et mobilisationnel.

Il est à reconnaitre que l’ordre politique est déséquilibré au Cameroun comme tout ailleurs dans les pontificats présidentiels africains. Comme le pense le professeur Eric Mathias Owona Nguini : « certains acteurs sont réduits à une existence quasi animale, à une existence bestiale » tan disque les autres croulent dans un luxe superflu. Alors dans un tel système de distribution et de redistribution des richesses de l’Etat il est difficile qu’un jeu politique conventionnel ait lieu. Ainsi certains s’accordent à la nécessité d’une pause insurrectionnelle concluant qu’il ne peut y avoir alternance démocratique dans cet environnement. Bref socio-économiquement l’opposition est désarmée.

Dans la même veine on peut également remarquer que l’arbitrage politique est partial, les instances en charge des chalenges électoraux sont soit incompétentes, anémiées de pouvoir, soit elles sont de connivence avec le régime en place ou simplement les deux à la fois. Tout semble fait pour faire de l’opposition politique camerounaise une marionnette depuis sa sorti du maquis en 1990, elle est nominaliste, pire encore elle sombre dans un amateurisme criard.

Certes le paramétrage politique concoure à tuer toute velléité d’érection d’un parti alternatif mais il est indéniable que les formations de l’opposition sont comptables de leur propre contre-performance.

Toutes les tentatives de coalition menées jusqu’ici ont buté sur des leaders qui ne veulent pas se distendre de leurs appétits personnels, certains vont jusqu’à participer au partage léonin du National cake saccageant les derniers espoirs que le peuple a bâtit sur eux pour une possible alternance. Il faut une refondation de l’opposition ! C’est le but recherché par cet ouvrage qui n’a pas omis de faire quelques suggestions ou proposition à l’opposition politique camerounaise déjà sans offre politique pertinente.

–          Il faut par exemple que les forces alternatives au régime de Yaoundé établissent une véritable connexion avec la société civile.

–          Il faut qu’elles structurent une pensée politique adossée sur une armature intellectuelle et scientifique afin de serrer les liens avec la sagesse.

–          Il faut qu’elles sachent que ;  la politique est inspiration, rapport au spirituel; la politique est imagination, il faut ouvrir les frontières de son esprit, de son cerveau pour concevoir une vision politique concurrentielle; la politique est stimulation, il faut stimuler pour mobiliser ; la politique est mobilisation et organisation cela passe par la politisation des masses ; la politique a une éthique, elle est passion et motivation.

 

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