Cameroun: Une sortie ennuyeuse de Biya au stade omnisports de Yaoundé

24 décembre 2013

Cameroun: Une sortie ennuyeuse de Biya au stade omnisports de Yaoundé

Après une tentative d’agression à Paris par un membre du collectif le CODE, le président camerounais a présidé dimanche passé la traditionnelle finale de la coupe du Cameroun. Au lieu d’un spectacle alléchant et une accueille triomphaliste, Biya est resté impatient pendant les trois heures qu’ont duré cette sortie anxieuse.

Le président a constaté que sa personnalité n’attire plus les foules, le stade qui porte le nom de son prédécesseur n’a pas connu l’effervescence qui a toujours caractérisé jusqu’ici la grande parade de la finale de la coupe du Cameroun. En dehors de quelques mécanismes maladroits consistants à corrompre les jeunes par les billets de banque et d’autres petites gratifications de tout genre pour remplir le stade, la Cuvette de Fandena était presque vide. Les camerounais surement n’ont plus rien à cirer des apparitions publiques budgétivores du président de la république du Cameroun et de son gouvernement.

Certains spécialistes ont mis ce désaveux des camerounais jadis accrochés à cet événement à l’actif de la maîtrise et la détention du calendrier national par un seul individu. Pour preuve tout reste énigmatique et la rumeur reste la seule source d’information : la convocation du corps électoral, la prorogation des mandats électifs, le remaniement ministériel sans oublier la célébration du cinquantenaire de la réunification qui accusera bientôt trois ans de retard. L’annonce de la tenue de la finale de la coupe du Cameroun a  été faite à la veille. Le Cameroun de Biya est un pays de l’incertitude.

Cette absence de calendrier politique au Cameroun parait pertinente mais il ne faut pas perdre de vue que les camerounais se lassent aussi déjà de la routine qui n’impacte pas leur quotidien en dehors de la dilapidation de la ressource nationale par ces cérémonies Mubutistes.

L’événement était également ennuyeux par la présence autour de Biya des collaborateurs malveillants qu’il a déjà limogé de son futur gouvernement, d’ailleurs leurs passeports ont été retirés par les services de police. On pouvait donc lire la souffrance du président qui, pris dans sa politique de l’improvisation était obligé en attendant l’officialisation de son gouvernement à endurer la présence de ces vautours autour de lui. Cela était perceptible au stade omnisports à travers des poignets de mains expéditifs, des regards peu attentifs et l’image d’un président trop pressé s’il faut le dire trivialement.

L’ennui venait également la prise au piège du président par ses propres déclarations qui le mettent actuellement dans une lutte contre la montre. Trop de promesses en 2013 ! Or à quelques 9 jours de la fin de l’année rien, de réalisé en dehors de la mise sur pied du sénat et l’inauguration du deuxième pont sur le Wouri. Le président était donc sous la pression du temps, les camerounais attendent le cinquantenaire de la réunification, la mise en place du conseil constitutionnel et un éventuel nouveau gouvernement, tous ceci à moins de 9 jours de 2014 !

Si la désaffection de Biya et de la cérémonie de la 54 ème édition de la finale de la coupe du Cameroun  ainsi que les pressions de son calendrier politique ont mis le président dans une posture inconfortable, il ne faut pas oublier le spectacle qui faisait somnoler les apparatchiks du régime de Yaoundé. Les protagonistes du jour à savoir, Le mythique Canon de Yaoundé et la jeune équipe de Young Spot Académic de Bamenda  ont produit un jeu tellement indigent que l’icône Milla Roger n’a pas gardé sa langue dans la poche.

Un jeu très décousu manquant de rythme, les individualités peu convaincantes, pas d’action concrète de but, pas d’exploit, tous ceci dans un rythme escargot. De quoi fatiguer tout un gouvernement et élite politique vieillissante surtout que la majeure partie était là pour des raisons protocolaires et d’allégeance au grand manitou. Bref le football camerounais est dans un état comateux ! La qualification pour le mondial 2014 est un exploit de la diaspora, en effet, localement il y a tout sauf le jeu, le plus important c’est l’enjeu autour du contrôle des retombées financières du football.

Craignant pour sa sécurité face au manque d’éclairage du stade omnisport, le président a remis au pas de course les distinctions aux athlètes qui se sont illustrés durant toute la saison sportive avant de regagner sa Bourgade d’Etoudi. Il était presque 18h 30 sous une forte militarisation de toute la capitale.

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